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13 septembre 2024 18 h 47 min

Madrid : Plaidoyer pour deux États

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La lutte continue à Gaza, ce vendredi 13 septembre, deux jours après qu’un raid aérien israélien a causé la mort de dix-huit personnes dans une école de Gaza, suscitant l’indignation internationale.

La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par l’assaut du groupe islamiste dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, qui a fait 1 205 victimes, la plupart civiles, selon l’Agence France-Presse (AFP), basée sur des données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées lors de cette attaque, 97 sont toujours retenues en otage à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.

Suite à l’offensive israélienne lancée il y a près d’un an comme réponse à l’attaque, un désastre humanitaire et sanitaire s’est produit, avec le déplacement de presque tous les 2,4 millions de résidents de l’enclave palestinienne. Au moins 41 118 personnes y ont perdu la vie, selon le dernier rapport du ministère de la santé, contrôlé par le Hamas.

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé vendredi le décès d’un employé, tué la veille dans le camp d’El Fara, au nord de la Cisjordanie. « Sufyan Jaber Abed Jawwad a été tué sur son toit par un sniper lors d’une opération militaire israélienne de nuit, tôt dans la matinée du 12 septembre. Sufyan travaillait comme travailleur sanitaire dans le camp d’El Far’a », a indiqué l’agence dans un communiqué, ajoutant qu’il était marié et père de deux enfants.

Il n’y a pas eu de décès de membres du personnel de l’UNRWA en Cisjordane depuis plus d’une décennie, rappelle l’agence, tout en regrettant la virulence des actions israéliennes, spécialement dans les camps de réfugiés.

« Les installations civiles, dont les systèmes d’eau et d’électricité, ont été anéanties, et l’accès des communautés aux nécessités de base est instable. L’UNRWA a dû interrompre ses services aux réfugiés en raison des dangers inadmissibles auxquels le personnel et les bénéficiaires sont exposés durant ces opérations. L’emploi d’explosifs improvisés par les acteurs militaires palestiniens pose un problème majeur », signale l’agence.

A Madrid, des nations arabes et européennes réitèrent leur soutien à la solution de deux Etats
Des délégués de pays arabes et européens, y compris le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Josep Borrell, ont réaffirmé à Madrid vendredi leur volonté de promouvoir la solution des deux Etats, l’un palestinien et l’autre israélien, en pleine guerre à Gaza. « Ensemble, nous cherchons à définir les mesures concrètes qui nous aideront à avancer vers cet objectif », a déclaré sur X le premier ministre espagnol Pedro Senchez, qui a reçu tous les participants au palais de la Moncloa. « La communauté internationale doit avancer fermement vers une paix durable et équitable au Moyen-Orient », a martelé le socialiste.

La conférence intitulée « Pour l’implémentation des deux États » a rassemblé plusieurs personnalités importantes, dont le Premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammed Mustafa, les responsables des Affaires étrangères du Qatar, de l’Arabie saoudite, de l’Égypte et de la Turquie qui sont membres du Groupe de contact arabo-islamique pour Gaza. Les chefs de la diplomatie de l’Irlande, de la Norvège, de la Slovénie et de l’Espagne, dont les pays ont reconnu l’État de Palestine au printemps, étaient également présents, sans oublier M. Borell pour l’Union européenne.

Alors que l’Espagne a reconnu l’État de Palestine le 28 mai, en même temps que l’Irlande et la Norvège, elle a adopté une position extrêmement critique envers Israël depuis le début du conflit à Gaza. Le pays a organisé une autre réunion sur la crise à Gaza en fin mai et a également dévoilé des plans pour un sommet bilatéral entre l’Espagne et la Palestine, une première, avant la fin de l’année.

d’un autre côté, la représentante de l’Autorité palestinienne en France, Hala Abou-Hassira, appelle la France à reconnaître l’État de Palestine « avant qu’il ne soit trop tard ». C’est dans l’intérêt de maintenir la possibilité d’une solution à deux États, a-t-elle souligné lors d’une interview sur France 24 vendredi.

En outre, la campagne de vaccination contre la polio à Gaza a également rencontré un grand succès. Selon le directeur de l’OMS, plus de 500 000 enfants ont déjà reçu une première dose, ce que celui-ci a qualifié de « succès majeur » pour empêcher une épidémie.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a affirmé via le réseau social X qu’une réussite immense a été obtenue en dépit de la réalité tragique quotidienne de la bande de Gaza. Il a souligné qu’avec un cessez-le-feu, des résultats encore plus extraordinaires pourraient être atteints. Ces commentaires font suite à la fin de la première phase de la campagne de vaccination qui a eu lieu le jeudi dernier. La deuxième phase, qui consistera en l’administration orale d’un vaccin, est prévue pour dans environ quatre semaines.

En réponse à la détection du premier cas de polio en Gaza depuis 25 ans, l’OMS a lancé une importante campagne le 1er septembre afin de limiter le risque d’épidémie. Grâce à des « pauses humanitaires », l’opération a pu être menée en trois étapes: d’abord dans le centre du territoire, puis dans le sud et finalement dans le nord où la première phase a pris fin le jeudi.

La semaine prochaine, l’Assemblée générale de l’ONU se réunira pour discuter d’une proposition de résolution palestinienne en réaction à la décision de la Cour Internationale de Justice, qui a déclaré comme « illégale » l’occupation des territoires Palestiniens par Israël. Le représentant permanent d’Israël auprès des Nations unies, Danny Danon, a accusé les Palestiniens de mener un « terrorisme diplomatique » contre Israël, avec la complicité de l’ONU.

En juillet, la Cour internationale de justice (CIJ) a répondu à une demande advisory de l’Assemblée générale, analysant l’occupation israélienne depuis 1967. La CIJ a conclu que « la présence persistante d’Israël dans les territoires palestiniens occupés est illégale » et qu’Israël devait y mettre fin « dans les plus brefs délais ». Suite à cela, les pays arabes ont demandé une nouvelle réunion de l’Assemblée générale, prévue pour le 17 septembre, où une proposition de résolution devrait être votée, mardi ou probablement mercredi, en fonction du nombre de pays demandant à prendre la parole.

Une cérémonie de funérailles a eu lieu à Tubas, en Cisjordanie occupée. Les proches des Palestiniens tués cette semaine par une frappe aérienne à Tubas ont organisé des funérailles après le retrait des forces israéliennes, comme l’a signalé l’AFP. Des centaines de personnes ont marché aux côtés des quatre corps reposant sur des brancards et enveloppés dans un linceul blanc. Certains brandissaient le drapeau vert du Hamas, tandis que des coups de feu ont rythmé les chants des personnes en deuil.

Les quatre hommes ont été tués par une frappe aérienne mercredi à l’aube, selon le Croissant-Rouge palestinien. Un cinquième homme tué lors de la même frappe a été enterré vendredi à Tamoune. L’armée israélienne a déclaré mercredi qu’elle menait des opérations « antiterroristes dans les régions de Tubas et Tamoune » et qu’un de ses avions avait « attaqué une cellule terroriste ». L’agence de presse officielle palestinienne WAFa a ensuite annoncé jeudi soir que l’armée s’était retirée, permettant les funérailles.

L’activiste américano-turque, Aysenur Ezgi Eygi, qui a perdu la vie lors d’une protestation en Cisjordanie occupée le vendredi précédent, a été reçue avec respect en Turquie le même jour. Une deuxième autopsie a été effectuée avant d’envoyer son corps à Didim, son lieu d’origine dans le sud-ouest, pour l’enterrement qui aura lieu le samedi.

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