Votre écran est désormais en train de diffuser une série sur Javier Milei, le président argentin d’extrême droite à l’idéologie ultralibérale. Le lancement de la série a eu lieu le mercredi 11 septembre sur la plateforme X, également appelée « la plateforme de la liberté », comme mentionné dans la première annonce publiée sur le compte dédié à la série sur Milei.
Le président argentin a personnellement assuré la publicité de ce feuilleton en six parties en partageant, dès le 27 août, la bande-annonce sur son compte personnel suivi par 3,4 millions d’abonnés. Le teaser, qui dure exactement une minute et quarante et une secondes, est rythmé par une musique tonitruante et des slogans enjôleurs. C’est une promesse de « phénomène qui captive le monde », passant « de rien à président » et présentant « la campagne la plus épique de l’histoire ».
Cette série prétend retracer de manière inédite l’histoire de l’économiste ultralibéral de 53 ans, Javier Milei, depuis ses débuts en tant que polémiste sur des plateaux de télévision jusqu’à son élection en tant que président de l’Argentine, le 10 décembre 2023. Dès le premier épisode, on peut entendre une phrase marquante de Milei, prononcée peu après les élections législatives de 2021, alors qu’il commençait sa carrière politique et venait d’être élu député de Buenos Aires : « J’ai dit que je ne venais pas pour garder des agneaux, mais pour réveiller des lions ! ». La série n’a pas de motif journalistique.
Les deux premiers épisodes de cette campagne reviennent sur son parcours, tandis que les quatre épisodes suivants se consacrent à son ascension jusqu’au poste de Rivadavia, nommé d’après le premier président argentin. Cela a commencé par des élections primaires obligatoires en août 2023, une répétition grandeur nature qui a lieu deux mois avant le vote général. À la fin de ces élections, il est arrivé en premier et a ensuite remporté le deuxième tour le 19 novembre, avec près de 56 % des voix contre une front péroniste unifié.
Ce documentaire n’a pas une perspective journalistique. Son réalisateur et producteur, Santiago Oria, ne le nie pas. C’est plutôt un film de propagande, dans le bon sens du terme, dit cet ancien avocat reconverti en cinéaste il y a un peu plus d’une décennie. Étant un libéral et un grand admirateur de Javier Milei, il a rencontré le président argentin actuel grâce à la mère d’une amie pendant la pandémie.
À cette époque, Javier Milei préparait le lancement de son nouveau livre, Pandenomics (Galerna, 2020, non traduit), qui est un essai d’apocalypse sur les impacts des confinements sur l’économie mondiale. Le livre a été en cause pour plagiat d’un article scientifique du mathématicien mexicain Salvador Galindo Uribarri.
La lecture de 57,08% de l’article restant est réservée aux abonnés.
Laisser un commentaire