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Villes testent revenu minimum étudiant

A Petit-Quevilly, post Covid-19, a été constatée une augmentation de l’instabilité étudiante, un phénomène également observé à travers toute la région de Seine-Maritime. Cette petite commune de 22 000 résidents a mis en place des distributions de nourriture bishebdomadaires via l’association COP1, auxquelles s’inscrivent en moyenne 150 personnes. « Il y a deux ans, nous avons instauré un revenu minimum destiné aux personnes âgées qui a démontré son efficacité. Nous avons donc décidé de proposer une initiative similaire pour les étudiants », a déclaré Charlotte Goujon, maire (Parti Socialiste) de la ville.

Le Revenu Minimum Etudiant (RME) sera lancé officiellement cet été pour la rentrée universitaire. Cette aide financière, destinée aux étudiants de moins de 25 ans vivant dans la commune depuis au moins un an, sera de 100 euros maximum par mois, en fonction du reste à vivre de l’étudiant après paiement de toutes ses dépenses.

De nombreuses villes, dont Petit-Quevilly, Chenôve (Côte-d’Or), Dunkerque (Nord), Gravelines (Nord) et Plougastel (Finistère), ont mis en place un RME pour favoriser l’accès aux études supérieures aux jeunes de leur commune. Plusieurs dizaines de municipalités, de diverses affinités politiques, ont instauré un tel programme, avec des modalités différentes selon chaque collectivité.
Ceci est perçu comme un « soutien éducatif ».

Parmi les conditions pour être éligible, on compte être inscrit à l’université, respecter une limite d’âge spécifique, résider dans la ville concernée depuis une durée définie et disposer de ressources financières limitées. Les sommes attribuées diffèrent, allant de 100 à 4000 euros par an. Certaines municipalités, comme Berre-l’Étang dans le Bouches-du-Rhône, requièrent une contribution en échange : ici, le RME, attribué à raison de 2000 euros par an, est envisagé comme un « partenariat » où l’étudiant s’engage à accomplir « trois jours de volontariat civique » chaque année.

Ces initiatives visent à renforcer un système national de soutien insuffisant face à l’accroissement de la précarité étudiante, que ce soit en raison de la faiblesse des bourses ou de l’inéligibilité de certains étudiants, notamment ceux issus de la classe moyenne.

Pour ceux qui profitent d’un RME dans leur ville, l’aide peut être significative. A Grande-Synthe dans le Nord, par exemple, 196 étudiants ont bénéficié du RME en 2022, pour un budget total de 187 624 euros. Cela représente une moyenne de 957 euros par étudiant, selon la mairie. Cependant, ces initiatives ont une portée limitée, bénéficiant à un nombre réduit d’étudiants et proposant généralement des montants modestes. Aurélien Casta, sociologue et chercheur affilié aux universités de Lille et Paris-Nanterre, souligne que « cette conception du RME comme complément de revenu diffère beaucoup de la vision d’un salaire étudiant, défendue par les organisations étudiantes après la Seconde Guerre mondiale. »

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