Le chef de l’État sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a déclaré le 11 septembre dernier qu’il ne ménagera aucun effort pour traquer ceux qui facilitent l’immigration illégale vers l’Europe. Il a fait cette déclaration sur le site d’un récent incident lié à l’immigration, qu’il a qualifié de « circonstance intolérable ».
Élu en mars, M. Faye, qui a lui-même dû faire face à de nombreux drames en mer depuis son élection, a exhorté les jeunes de son pays à résister à « l’illusion » d’une vie meilleure ailleurs et à rester dans leur pays. Il a affirmé que le gouvernement s’attaque avec véhémence à l’élaboration de politiques pour lutter contre le chômage des jeunes.
D’après les médias sénégalais, au moins trente-cinq personnes auraient trouvé la mort dans le naufrage d’une pirogue surchargée dimanche, peu de temps après qu’elle ait quitté le port de pêche de Mbour (ouest). Beaucoup d’autres sont encore portées disparues.
Le Sénégal est un des principaux points de départ pour des milliers d’Africains qui, au fil des ans, choisissent de risquer le périlleux voyage à travers l’océan Atlantique dans l’espoir d’atteindre l’Europe, en particulier via les îles Canaries espagnoles, à bord de bateaux surpeuplés et souvent en mauvais état.
Alors que certains considèrent le précédent gouvernement comme manquant de compassion envers les communautés endeuillées, M. Faye s’est rendu à Mbour. « C’est avec le coeur lourd que je me tiens ici aujourd’hui face à cette catastrophe humaine qui nous affecte tous », a-t-il déclaré face à l’océan, ajoutant : « La nation fait son deuil et la situation est extrêmement difficile à supporter ».
Face à une série de tragédies récentes, l’exploitation de la jeunesse désespérée par des « canaux » qui leur promettent un futur radieux a été pointée du doigt. L’engagement a été pris pour intensifier la chasse aux vendeurs d’illusions et de mort. Les efforts du gouvernement pour établir des politiques publiques adéquates permettant de fournir des emplois aux jeunes au Sénégal et les inciter à participer à la reconstruction du pays ont été soulignés.
Néanmoins, le chômage ayant une incidence significative sur les jeunes, il est admis qu’il est impossible de résoudre la situation du jour au lendemain. Les familles sont exhortées à alléger la pression sur les jeunes. Beaucoup de jeunes quittent le pays, soit par contrainte, soit par obligation envers leurs familles dans l’espoir de les soutenir financièrement une fois en Europe.
Certains de ces voyages sont effectués à la vue et à la connaissance des communautés locales. Le président Faye a annoncé le futur lancement d’une ligne verte pour dénoncer les passeurs.
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