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12 septembre 2024 1 h 47 min

Réorganiser maternités pour encadrer accouchements

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Un rapport sénatorial publié le mercredi 11 septembre appelle à une réforme de l’offre de soins périnatals en France, en réponse à une dégradation des indices de santé maternelle et néonatale. Malgré une diminution du nombre de maternités autorisées à pratiquer des accouchements et une carence en personnels de santé, on note une augmentation des mesures de « sécurité » et de « supervision ».

Les données indiquent que la France est aujourd’hui aux prises avec un taux de mortalité infantile supérieur à celui de nombreux autres pays européens, le pays se classant 22e dans cette catégorie selon le rapport, qui a été commandé par le groupe parlementaire RDSE (Rassemblement démocratique, social et européen) au Sénat. Le rapport révèle que « un enfant sur cent naît mort ou décède durant sa première semaine de vie après six mois de gestation » et que 7% des naissances sont prématurées, ce qui représente un lourd fardeau pour les hôpitaux. Des complications physiques et psychologiques plus fréquentes sont également observées chez les mères.

Le rapport pointe du doigt plusieurs facteurs contribuant à cette situation, dont une grossesse à un âge de plus en plus avancé, un état de santé maternelle préoccupant (obésité, diabète gestationnel, précarité) et une « fragilité » de l’offre de soins. La rédactrice du rapport, Véronique Guillotin (PR), déplore le déficit de places disponibles en réanimation, des équipes médicales souvent incomplètes, des « fermetures » inopinées temporaires par manque de personnel, et des risques plus élevés dans certains établissements en cas de complications.

Elle signale une diminution significative de la natalité (une chute de 20% depuis 2010) combinée avec une demande accrue pour des accouchements qui sont « moins médicalisés », jugeant que le système actuel est « inadapté » au regard des exigences, des ressources disponibles et de la sécurité nécessaire.

Elle recommande d’accepter et de coordonner sa « transformation », non pas uniquement sur l’activité des maternités comme c’était le cas, mais sur une mesure des infrastructures et des besoins du territoire. La rapporteuse suggère la création d’une cartographie et des indicatifs spécifiques pour aller vers « moins de plateaux techniques » mais avec une « sécurité élevée », comprenant une « multiplicité de projets de naissance ».

Cela devrait inclure une « optimisation de l’offre de transport médical d’urgence », comprenant les professionnels de la santé périnatale, et un « renforcement de l’offre de soins de proximité » pour le suivi prénatal et postnatal.

Le rapport conseille également de « s’assurer la présence des professionnels nécessaires (gynécologues obstétriciens, pédiatres, anesthésistes-réanimateurs, sages-femmes) en formant plus de personnes » et en « rehaussant l’attractivité des métiers ». Il recommande aussi une révision des décrets de 1998 qui réglementent les pratiques, « pour renforcer les rapports d’encadrement des naissances », avec une mise en oeuvre progressive. Pour finir, il défend l’assurance, sur l’ensemble du territoire, d’un minimum de « un lit de réanimation néonatale pour 1000 naissances ».