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12 septembre 2024 2 h 44 min

PSG : haine numérique contre ex-directeur

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« « C’est comme s’ils étaient des mobsters. » Le 11 Juillet, face au juge d’instruction Vincent Lemonier, Jérôme Cazadieu, ancien rédacteur en chef de L’Equipe (2015-2023), n’hésite pas à exprimer sa consternation vis à vis de ces faux profils sur le réseau social X. Ces comptes ont été conçus et gérés par une agence de communication de 2018 à 2020, à la demande de la direction du Paris Saint-Germain (PSG), dans le but de lancer une campagne de diffamation en ligne.

Cazadieu, cible d’une « campagne de cyberintimidation » avec pour objectif de l’« humilié » et le « dénigrer », a choisi, contrairement à son ancien journal, de se porter partie civile dans le cadre de l’enquête judiciaire initiée par le parquet de Paris en septembre 2022. Cette enquête s’intéresse aux malversations entourant le PSG et son président, Nasser Al-Khelaïfi, également connu sous le pseudonyme « NAK ».

Occupant un poste au sein de la filiale commerciale de la Ligue de Football Professionnel depuis septembre 2023, M. Cazadieu, lors de son audience devant le juge d’instruction – selon les informations judiciaires dont Le Monde a eu connaissance – a décrit ce qu’il a dû subir : cette « vague de haine », les insultes, « attaques », « montages », « menaces » envers « [son] intégrité physique », ainsi qu’envers « [sa] rédaction » et « [ses] enfants ».

À la base, selon lui, de ce « cauchemar », « dirigé contre [lui] », de cette « guerre psychologique », se trouve Jean-Martial Ribes, ancien directeur de la communication du PSG (2017-2022) et proche allié de « NAK ». Ribes est mis en examen dans cette affaire pour « corruption », « trafic d’influence » et « harcèlement moral en ligne » entre autres accusations.

« Il nous a menacé ». »

Selon des informations dévoilées par Mediapart en octobre 2022, une « force numérique » a été créée par une branche de l’agence de publicité Digital Big Brother (DBB). Cette dernière avait inventé un profil fictif, « Paname Squad », avec l’objectif de diffuser des points de vue et de critiquer directement plusieurs média (tels que Mediapart et L’Equipe), ainsi que certains joueurs, par exemple le célèbre parisien Kylian Mbappé.
En 2018, DBB avait reçu le feu vert de la direction du club pour cette opération, et un « bon de commande » à destination de l’entreprise, « indispensable pour facturer le club », avait été validé par « cinq ou six responsables du club », y compris M. Ribes, comme l’ex-« chef de la communication » du PSG a admis en garde à vue.
Interrogé, l’avocat de M. Ribes, Romain Vanni, n’a pas souhaité expliquer davantage sur la situation, son client « préférant donner ses premières justifications au juge d’instruction ». M. Cazadieu, de son côté, n’a pas répondu. Son avocate, Stéphanie Zaks, a confirmé que son client ne voulait donner aucun commentaire.
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