Pour la première fois depuis début juillet, la Corée du Nord a effectué un essai majeur d’armes. Le jeudi 12 septembre, plusieurs « missiles balistiques de courtes portées… » ont été lancés vers la mer du Japon, également connue sous le nom de mer de l’Est, selon le commandement interarmées sud-coréen. Les missiles ont parcouru une distance d’environ 360 kilomètres avant de s’écraser, d’après la même source. Ces tirs ont été instantanément détectés, tracés et surveillés, avec les informations partagées avec leurs alliés à Tokyo et Washington.
Le commandement interarmées a fortement condamné ce tir de missiles par la Corée du Nord, en le qualifiant de provocation manifeste menaçant sérieusement la paix et la stabilité sur la péninsule coréenne.
Le Ministère de la Défense japonais a aussi confirmé ces lancements, et le Premier ministre démissionnaire, Fumio Kishida, a mentionné que Tokyo avait déjà exprimé sa réprobation à la Corée du Nord.
Il n’est pas rare que Pyongyang effectue des tirs de missiles autour du 9 septembre, date anniversaire de l’établissement de la République Démocratique Populaire de Corée en 1948. Le cinquième essai nucléaire avait également eu lieu un 9 septembre, en 2016.
Selon des experts, la multitude de tirs réalisés cette année par le régime de Kim Jong-un pourrait avoir un rapport avec l’approvisionnement présumé en munitions et missiles à Moscou pour sa guerre en Ukraine. Les pays occidentaux accusent Pyongyang de fournir des armes à la Russie, ce que ce dernier pays, détenteur de l’arme nucléaire, dément.
Une déclaration d’un représentant de l’état-major interarmées en Corée du Sud peut faire allusion à ce que les essais de missiles effectués par la Corée du Nord la semaine dernière étaient destinés à être exportés vers la Russie. Cette affirmation provient d’un rapport récent du Conflict Armament Research, un organisme qui étudie l’utilisation d’armes dans les conflits armés. Des analyses de débris d’armes confirment que des missiles fabriqués en Corée du Nord ont été utilisés en Ukraine.
Il est à noter que la Corée du Nord a cessé de lancer des missiles il y a plus de deux mois, probablement due aux inondations dévastatrices qui ont eu lieu en juillet. Selon Park Won-gon, professeur à l’Université Ewha Womans, ces inondations ont endommagé le principal site d’essais nucléaires du pays. Malgré les exercices militaires effectués par les États-Unis et la Corée du Sud en août, qui génèrent normalement une réaction hostile de la Corée du Nord, aucuns lancements de missiles n’ont été enregistrés, souligne le professeur Park. Il suggère que le récent lancement pourrait signaler un retour aux comportements précédents du pays.
Dans un récent discours, le dirigeant Kim Jong-un a affirmé son intention de renforcer l’arsenal nucléaire de la Corée du Nord pour contrer toute menace provenant de pays rivaux avec des armes nucléaires. Cet engagement a été déclaré lors du 76e anniversaire de la fondation du pays.
La tension entre la Corée du Nord et la Corée du Sud a régulièrement augmenté à cause des tests d’armes fréquents de Pyongyang. De plus, depuis le mois de mai, le Nord a envoyé des milliers de ballons chargés d’ordures vers le Sud. Ce geste est défendu comme une riposte aux ballons de propagande envoyés vers le Nord par les militants de la Corée du Sud.
Les relations inter-coréennes se sont sérieusement détériorées ces derniers temps. Récemment, le Nord a déclaré avoir déployé 250 lance-missiles à sa frontière du Sud. Face à ces actions, la Corée du Sud a recommencé à diffuser de la propagande le long de leur frontière commune et a repris des exercices de tir réel sur les îles frontaliers et près de la zone démilitarisée qui sépare la péninsule coréenne.