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12 septembre 2024 18 h 47 min

Inondations : 3,5M sinistrés, 900 morts

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La situation a empiré mardi 10 septembre, après la défaite du barrage d’Alau dans le nord du Nigeria face à la force des eaux, rendues puissantes par les pluies exceptionnellement abondantes en cette fin de saison des précipitations. Cela a dramatiquement amplifié les inondations qui touchent une large zone de l’Afrique occidentale et centrale depuis des semaines. Le barrage, localisé à 20 km au sud de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, n’a pas pu résister, entraînant l’inondation d’une section de la ville qui compte approximativement un million de résidents, et la destruction de milliers de domiciles.

Circa trente personnes ont perdu la vie dans ce désastre, et 400 000 individus ont été contraints d’abandonner leurs foyers, rapportent les autorités, dans un bilan encore provisoire qui s’ajoute à un nombre déjà élevé de victimes dans le pays. Selon un décompte des Nations Unies datant du 6 septembre, il y a eu 200 décès depuis mi-juillet à l’échelle nationale et plus de 225 000 personnes ont été déplacées par les inondations. L’Etat de Borno se situe en haut de la liste des régions les plus frappées.

« Divers établissements tels que des écoles et des centres de santé ont été ravagés. L’activité économique a été brusquement interrompue. Un événement d’une telle envergure est inédit à Maiduguri, prenant de nombreux résidents au dépourvu », relate Hussaini Abdu, directeur de l’ONG Care au Nigeria. Ce drame survient alors que les besoins humanitaires ne sont de loin pas satisfaits dans une région déjà marquée par plus d’une décennie de violences en lien avec l’insurrection de Boko Haram.

Les averses persistent, aggravant ainsi les zones inondées. Environ 50 000 individus vivent encore dans des camps de déplacés à Maiduguri. Les premières données suggèrent qu’un nombre similaire pourrait se déplacer à cause des inondations. « L’insécurité persiste, rendant le secours difficile à acheminer », ajoute M. Abdu.

La situation critique au Tchad, un pays voisin, est également alarmante. Les inondations ont touché environ 1,5 million de personnes, aggravant une crise humanitaire déjà préexistante. Depuis le mois de juillet, 340 individus sont morts, 60 000 animaux de bétail se sont noyés, 160 000 maisons ont été anéanties, et 25 000 hectares de cultures ont été inondés, ce qui menacerait les futures moissons.

D’après les estimations initiales, environ 100 millions de dollars, soit approximativement 91 millions d’euros, seraient nécessaires pour aider les populations dévastées qui, pour beaucoup, ont tout perdu. Pour le moment, seulement 10% de ce montant a été rassemblé, explique Gustave Gagny, le chef du bureau de l’Action contre la faim (ACF) au Tchad. Les besoins humanitaires du pays, notamment pour soutenir l’accueil de 600 000 réfugiés du Darfour à l’est et pour gérer les répercussions de la crise sécuritaire continue autour du lac Tchad, dépasseraient 1 milliard de dollars en 2024. À ce jour, seulement un tiers de ce montant a été collecté.

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