Le gouvernement du Ghana, qui est le deuxième plus grand producteur de cacao au monde, a annoncé le mercredi 11 septembre une hausse considérable de 45% du coût des fèves pour la saison 2024-2025. Cette augmentation vise principalement à combattre la contrebande, face à la tendance des prix élevés. Avec ce nouveau tarif, le prix que le producteur ghanéen reçoit pour un sac de 64 kg de fèves de cacao passe de 132 à 192 dollars, ce qui représente une augmentation de 45 %.
Durant une année, le prix du cacao payé à la production a connu « une augmentation sans précédent, de 129,36 % », a déclaré Bryan Acheampong, ministre de l’agriculture. En avril, le Ghana avait déjà majoré de 58% le prix d’achat du cacao aux producteurs. Le coût est maintenant d’environ 3 000 dollars la tonne, par rapport aux 1 335 dollars au début de la saison 2023-2024.
Ces derniers mois, le cacao a connu une hausse importante sur le marché mondial due aux mauvaises récoltes au Ghana et en Côte d’Ivoire, les deux principaux producteurs. Au Ghana, la vente de cacao est fortement régulée et les producteurs sont tenus de vendre leur récolte au Ghana Cocoa Board (Cocobod), une entité publique qui fixe les prix. Néanmoins, certains producteurs choisissent d’exporter leurs fèves clandestinement pour tirer profit des prix plus élevés à l’étranger.
La banque nationale du Ghana a déclaré que le pays avait perdu environ 500 000 millions de dollars au premier trimestre en raison du phénomène de contrebande. Les spécialistes pensent que l’augmentation du prix à la production de cacao pourrait encourager les agriculteurs ghanéens à réinvestir dans leur production, ce qui a le potentiel de réduire la pénurie de l’offre mondiale de cacao.
La contribution du secteur cacaoyer à l’économie du Ghana est significative, représentant à peu près 10% du PIB national. De plus, il constitue une source de revenu pour un million de Ghanéens, sur une population totale de 33 millions, rendant le pays dépendant des petits agriculteurs. Cependant, la production de cacao a connu une baisse ces dernières années en raison des conditions climatiques défavorables.
Parallèlement à cela, les coûts de production ont également augmenté. Les éléments essentiels pour la production, comme les engrais, sont de plus en plus onéreux. De plus, l’état déplorable des routes a entrainé une hausse des coûts de transport, réduisant ainsi les bénéfices des agriculteurs.
D’après le Cocobod, environ 500 000 hectares de terres cultivables ont été perdus ces dernières années, équivalant à près de 29% du total des terres auparavant utilisées pour la culture du cacao. Néanmoins, l’organisation reste optimiste, anticipant une augmentation de la production nationale à 800 000 tonnes d’ici 2024.
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