Aux Etats-Unis, deux mois avant les élections présidentielles, le risque d’un arrêt des opérations gouvernementales – le shutdown – refait surface. Cela fait suite à l’ajournement d’un vote sur le budget, prévu au Congrès le 11 septembre, en raison d’un manque de majorité parmi les républicains.
Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, n’a pas pu obtenir l’appui nécessaire de ses pairs pour approuver l’extension de six mois du budget gouvernemental sans assistance de l’opposition démocrate. Il se heurte à une rébellion de certains de ses propres alliés qui sont en faveur d’une politique fiscale plus sévère. « Nous continuerons à nous atteler à ce problème tout au long du week-end », a-t-il annoncé lors de l’annonce du report du vote.
Le budget 2025 doit être voté par le Congrès d’ici le 1er octobre – la fin de l’exercice fiscal – pour maintenir le financement de tous les services. Autrement, le shutdown sera mis en place : ils mettraient au chômage technique des millions de fonctionnaires, suspendraient certaines aides alimentaires, perturberait le trafic aérien, parmi d’autres choses.
Pas de plan B
Sous la pression de Donald Trump, une autre législation a été ajoutée au budget. Il exige que les électeurs fournissent une preuve de citoyenneté lors de leur inscription sur les listes électorales pour les élections fédérales. « Je déclencherai un shutdown du gouvernement en un clin d’œil (…) s’ils ne l’incluent pas dans le projet de loi », avait menacé l’ancien président, qui a toujours une influence considérable sur le groupe du « Grand Old Party » (GOP) à la Chambre des représentants et qui continue de prétendre, sans preuve, qu’il a été victime de fraude lors de l’élection de 2020.
L’administration de Biden s’est exprimée contre l’idée, indiquant que le fait de voter en tant que non-citoyen est déjà interdit et qu’il n’existe aucune évidence suggérant la participation des immigrants sans documents aux élections. Le projet de loi a subi une opposition massive de la part des démocrates, et au moins dix républicains se sont prononcés contre la proposition introduite mercredi. Néanmoins, cette majorité ne peut se permettre que le non-vote de quatre représentants pour passer un projet de loi sans le soutien de l’opposition.
Au Sénat, où les démocrates sont majoritaires, ils envisagent de donner un ultimatum aux républicains de la Chambre : approuver une loi repoussant la date butoir à la fin de l’année, ou provoquer une fermeture du gouvernement. Cependant, à moins de deux mois des élections qui renouvelleront toute la Chambre des Représentants, certains républicains sur le fil du rasoir sont inquiets à l’idée de cette situation impopulaire qui pourrait compromettre leurs chances de réélection.
Mike Johnson a mis en garde qu’il n’avait aucun plan B en cas de défaite. Il espère lui-même être réélu en novembre, et pourrait par conséquent chercher à s’échapper de cette situation plutôt que d’encourir un vote manqué.
Laisser un commentaire