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11 septembre 2024 5 h 47 min

Ukraine : Donbass résiste

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La structure traversant les chemins de fer au nord-ouest de Pokrovsk, sur la route vers Pavlohrad et Dnipro, a subi un impact nocturne. Désormais, cette structure est impraticable pour le trafic. Dans les jours qui ont suivi l’arrêt du dernier train, le bombardement de cette structure de transport a eu pour conséquence que les citoyens fuyant Pokrovsk, soit en voiture ou en utilisant les autobus mis à leur portée, doivent traverser une chaussée terre battue, pleine de crevasses et enveloppée de poussière.

Dans un nation qui, sur la totalité de son extension, fait face à la menace de nombreux missiles, fusées et drones lancés par la puissante Russie depuis deux ans et demi, l’intervention de l’artillerie est vue comme la pire des situations possible. Cela indique que l’adversaire s’approche de façon inquiétante. Après des villes où les forces russes ont subi des revers (comme dans les quartiers nord de Kiev ou de Kharkiv) ou d’autres qui ont été capturées (de Marioupol à Sievierodonetsk, Lyssytchansk, Bakhmout ou Avdiïvka), c’est maintenant au tour de Pokrovsk de redouter le sort que l’artillerie pourrait lui réserver.

« Les forces ennemies sont à seulement 7 kilomètres de Pokrovsk, » confirme, le lundi 9 septembre, le gouverneur de la région de Donetsk, Vadym Filashkin, dont les services s’associent à la police pour évacuer les civils. Il a également instauré un couvre-feu rigoureux s’étendant de 15 heures à 11 heures, comme cela est le cas dans chaque ville ou village de la province situé à moins de 10 kilomètres des forces russes.

Le gouverneur Filashkin, comme c’est souvent le cas avec les responsables en région de conflit, pratique la discrétion sur son lieu de travail pour des raisons de sécurité et choisit de rencontrer les gens dans un parc. Après avoir effectué une visite dans le sud de sa région, où les forces militaires de Moscou intensifient leur offensive pour encercler la ville de Pokrovsk, Filashkin se trouvait ce jour-là à Kramatorsk, la « capitale » du Donbass non contrôlé par les forces russes.

Toujours prêt à l’attaque et avec un regard pétillant, Vadym Filashkin admet que la situation est « complexe », cependant, il insiste sur le fait que l’armée ukrainienne fait « tout ce qu’elle peut pour éviter que Pokrovsk ne soit capturée ». Malgré les critiques fréquentes sur la faiblesse des défenses et le manque de préparation du commandement face aux offensives russes, Filashkin assure que « le soutien [des civils] vient de toute l’Ukraine pour renforcer les lignes de défense », soutenant ainsi les militaires dans la construction de fortifications et l’excavation des tranchées près des fronts. L’effort de défense à Pokrovsk n’est pas encore visible, mais cela ne signifie pas qu’il n’existe pas, surtout aux alentours de la ville.

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