Selon Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH), la demande d’un logement social a atteint un niveau record de 2,7 millions de ménages pendant la première moitié de 2024, soit une augmentation de 100 000 par rapport à l’année précédente. Elle a souligné que cette tendance était observable dans toutes les régions, illustrant l’importance continue de l’accès au logement abordable. En détails, 1,8 millions de ces ménages cherchent toujours leur premier logement, tandis que 870 000 déjà logés envisagent de changer.
Elle a exprimé sa préoccupation devant cette accélération de la demande, parallèlement à une diminution des agréments de nouveaux logements sociaux – 82 200 en 2023 comparé à 124 200 en 2016, ce qui totalise 182 300 « logements perdus » au fil des années, selon l’USH qui considère l’année 2016 comme référence.
Cette situation se dégrade en raison de plusieurs facteurs, notamment la crise sanitaire, la guerre en Ukraine, la réduction des objectifs de production de l’État et la « réduction de loyer de solidarité » (RLS) imposée depuis 2018 pour compenser la baisse de cinq euros de l’aide personnalisée au logement (APL). Emmanuelle Cosse a également déploré le gel des crédits alloués pour la rénovation des HLM, qu’elle considère comme « absolument inadmissible ».
Patrice Vergriete, ex-ministre du logement, avait promis lors du congrès HLM de Nantes en octobre, une réserve de 1,2 milliard d’euros répartie sur trois ans, c’est à dire 400 millions d’euros annuellement, pour la rénovation du parc social. Cependant, cette promesse n’a pas été tenue selon Mme Cosse. Elle indique que cette somme a été gelée sans discussion préliminaire par Bruno Le Maire, ancien ministre de l’économie, de plus de moitié en juillet. Elle regrette d’autant plus cette situation que les bailleurs pouvaient exploiter une aide d’un milliard d’euros.
Mme Cosse a critiqué le fait que l’engagement qui a été pris et officialisé dans la loi de finances n’a pas été respecté ni tenu pendant six mois par le gouvernement, et c’est inacceptable pour elle. D’autre part, le secteur HLM estime que les financements, qui totalisent « 14 milliards d’euros », ont été retirés du logement social depuis été 2017 en raison de la RLS., l’augmentation du taux du livret A à 3 % et l’augmentation du taux de TVA sur le logement social de 5,5 % à 10 %.
La présidente de l’USH a fait ces déclarations avant le Congrès HLM qui aura lieu du 24 au 26 septembre à Montpellier et dont le thème sera l’innovation dans les domaines de la construction, du social et de l’environnement.
« Mme Cosse a exprimé son désir de présenter un pacte mutuellement bénéfique au Premier ministre. Elle croit fermement que le mouvement HLM est essentiel pour le gouvernement pour réduire les émissions de carbone dans le secteur du logement et pour offrir un flux constant de rénovations pour l’industrie de la construction sur une période prolongée. Elle a également exprimé ses inquiétudes dans le contexte d’un environnement politique et économique incertain. Ce qui lui fait le plus peur, c’est un manque de clarté et, surtout, un budget régressif qui pourrait les déstabiliser. Elle a également souligné la situation désolante des acteurs privés dans le secteur du logement. »
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