La presse financière anglo-américaine, incluant le Wall Street Journal et The Economist, critique fortement le plan de lutte contre le coût de la vie proposé par le duo démocrate Harris-Walz, essentiel pour leur programme économique pour l’élection présidentielle américaine. Deux actions spécifiques attirent la majorité des critiques. Des actions d’ailleurs déjà mises en œuvre … en France !
La première consiste en une subvention pouvant atteindre 25 000 dollars (approximativement 22 600 euros) pour un achat immobilier initial, sous réserve de certaines conditions de revenus. Les critiques affirment que cette action mettrait un fardeau important sur les finances publiques et stimulerait l’inflation du marché immobilier: les promoteurs immobiliers et les vendeurs en seraient les principaux bénéficiaires. En termes économiques, une telle subvention est assez similaire au prêt à taux zéro (PTZ) disponible en France. Cependant, le PTZ n’a pas les mêmes limites: il n’est pas limité au premier achat, est réservé aux zones en tension et se limite aux nouveaux biens. Malgré tout, un emprunt de 40 000 euros sur 20 ans à 0% peut générer une économie de 20 000 euros par rapport aux taux d’intérêt actuels. L’impact sur les finances publiques devrait atteindre le milliard d’euros en 2024.
Le PTZ, une initiative lancée en 1995 par le gouvernement de Juppé, avec Michel Barnier comme membre, a subi de nombreuses transformations sans jamais être totalement retiré. Cependant, des évaluations ont révélé ses défauts. Environ 85% des bénéficiaires auraient de toute façon acquis un bien immobilier. De plus, une grande part des fonds serait récupérée par les promoteurs qui augmentent les coûts. Pire encore, pour beaucoup de foyers, l’accès à la propriété avec un PTZ rime avec éloignement des centres-villes et accroissement de la ségrégation sociale, selon une étude parue en 2022. Une recommandation de l’inspection des finances de 2019, ignorée depuis, suggérait de ne pas renouveler le PTZ. Ces problématiques sont néanmoins rarement mentionnées par les médias économiques français qui soulignent plutôt les inquiétudes de l’industrie de la construction concernant le maintien du PTZ.
Le deuxième plan de Kamala Harris est une reprise d’une proposition de Donald Trump concernant l’exemption fiscale sur les pourboires. Cette proposition a attiré l’attention de nombreux travailleurs, en particulier dans l’état clé du Nevada, connu pour son « économie de casino ». Cependant, depuis que cette idée a été reprise par Harris, elle a été largement critiquée pour son coût, son inégalité (étant donné qu’elle est réservée à une certaine partie de la population), son injustice entre le personnel d’une même entreprise, et pour servir de tactique populiste, reprochée par le camp démocrate à ses adversaires.
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