L’individu présumé responsable de l’homicide de l’athlète Rebecca Cheptegei a perdu la vie lundi soir, a confirmé mardi 10 septembre l’hôpital kenyan où il était en traitement, selon l’Agence France-Presse (AFP). Il a succombé à des blessures de brûlure qu’il a subies en incendiant la coureuse ougandaise qui est décédée le 5 septembre.
Le principal suspect, Dickson Ndiema Marangach, qui était reconnu par les forces de l’ordre kenyanes comme le partenaire de la marathonienne, a subi des brûlures à 30 % au cours de cet assaut mortel qui a mis en évidence les violences à l’égard des femmes.
Le 1er septembre, cet homme avait aspergé d’essence et enflammé Rebecca Cheptegei alors qu’elle rentrait de l’église avec ses enfants à son domicile à Endebess, dans l’ouest du Kenya. Victime de brûlures à plus de 80 %, la sportive de 33 ans a succombé à ses blessures quelques jours plus tard. Ses funérailles auront lieu samedi dans le village de sa famille en Ouganda.
Le père de Rebecca Cheptegei a déclaré que l’attaque était due à une dispute concernant la propriété terrienne que sa fille avait acquise pour y construire sa maison.
Ce féminicide, qui s’est produit quelques semaines après sa participation au marathon des Jeux Olympiques de Paris où elle s’est classée 44ème, s’est confronté à une réprobation et une colère à l’échelle mondiale. Stéphane Dujarric, représentant du Secrétaire Général de l’ONU, a « fermement » réprimandé ce « homicide violent », « qui représente un problème plus généralisé souvent négligé », c’est-à-dire les violences faites aux femmes. La Ville de Paris a annoncé qu’elle renommerait un site sportif en honneur de Rebecca Cheptegei.
La violence sexiste au Kenya continue de faire des victimes chez les femmes, dont une coureuse de marathon. Par rapport aux statistiques de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, la mort de 725 femmes dans des meurtres de genre a été enregistrée en 2022. Ce type de meurtre a affligé le monde de l’athlétisme trois fois en trois ans. En se remémorant, en octobre 2021, on a retrouvé Agnes Tirop, une étoile montante de l’athlétisme, poignardée à mort à son domicile à Iten, une région renommée pour l’entrainement de la course de fond dans la vallée du Rift. Emmanuel Ibrahim Rotich, son mari, est accusé de son meurtre, bien qu’il réfute ces allégations et son procès est en cours. En avril 2022, une autre tragédie a frappé la ville d’Iten lorsque l’athlète Damaris Mutua, originaire du Kenya et résidente à Bahreïn, a été retrouvée morte. Son conjoint, actuellement en fuite, est soupçonné d’être responsable de sa mort.
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