La présidente du Honduras, Xiomara Castro, de l’aile gauche, avait assuré que sous sa direction, le Honduras n’allait plus être un « État narco », comme il l’a été pendant les douze précédentes années de gouvernement du Parti national, qui est de droite conservatrice. Son prédécesseur, Juan Orlando Hernandez, également connu sous le nom de « JOH », qui a régné de 2014 à 2022, a été reconnu coupable et condamné à une peine de 45 ans de prison aux États-Unis pour trafic de drogues le 26 juin.
Cependant, une séquence vidéo, publiée le 3 septembre par InSight Crime et Univision, a perturbé ce récit. La vidéo remonte à novembre 2013, avant les élections présidentielles qui ont opposé Xiomara Castro à JOH, avec ce dernier comme gagnant. La vidéo montre trois des plus grands trafiquants de drogues de cette période offrant 650 000 dollars (à l’époque 489 000 euros) à Carlos Zelaya pour soutenir le parti Liberté et Refondation (Libre).
Carlos Zelaya est le frère de Manuel Zelaya, surnommé « Mel », qui a été président de 2006 à 2009 avant d’être démis du pouvoir par un coup d’État. Mel est également l’époux de la présidente actuelle, Xiomara Castro, et son conseiller. Jusqu’au 31 août, Carlos Zelaya était député de Libre. En 2013, il dirigeait la campagne de Mme Castro dans le département d’Olancho (est). Dans la vidéo, Carlos Zelaya dit aux narcotrafiquants que « la moitié ira au commandant », faisant référence à son frère.
Il s’agit d’une « erreur déplorable ».
Lors du procès de JOH à New York, qui a eu lieu du 21 février au 8 mars, Devis Leonel Rivera Maradiaga, l’un des dirigeants du cartel des Cachiros, a déclaré avoir donné de l’argent à Carlos Zelaya. Un autre témoin a également affirmé avoir corrompu Mel Zelaya. Toutefois, l’ex-président a nié avoir jamais reçu de fonds provenant du trafic de drogue au cours de ses soixante-douze années d’existence.
Mme Castro a révélé le vendredi 6 septembre qu’un membre de leur parti a fait une faute grave, en agissant sans informer le coordinateur, la candidate, ou le parti lui-même. Elle n’a pas mentionné explicitement son beau-frère dans sa déclaration. La vidéo qui a révélé cette affaire a secoué la nation, à un an des élections présidentielles. Plusieurs personnalités, dont Gabriela Castellanos, la directrice du Conseil national anticorruption, ont appelé à la démission de la présidente, qui a de son côté dénoncé des tentatives de déstabilisation de son gouvernement. Une manifestation a rassemblé des milliers de personnes dans les rues de Tegucigalpa le vendredi.
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