Damien, dont le nom a été modifié, n’a aucune économie à son actif. Pour amplifer l’insolvabilité, il se retrouve sans argent en banque à la fin d’août. Dès la mi du mois, il admet qu’il commence à se serrer la ceinture. À seulement 21 ans, il entame une nouvelle année de mastère 1 à l’Iscod, une école privée en dehors de Parcoursup, entièrement en ligne. Toujours en déficit, comme les années précédentes.
La situation a été pire dans le passé. Lorsqu’il était bénéficiaire d’une bourse à l’université et ne recevait que 500 euros par mois, Damien ne pouvait se permettre aucune activité sociale ni sortie. « Je ne vivais pas en dehors de mon travail, et encore, j’avais la chance d’être hébergé par ma grand-mère », déclare-t-il. Depuis qu’il a opté pour l’apprentissage, il y a un an, ses revenus se sont améliorés – passant à 755 euros par mois – mais ses dépenses ont également augmenté. Ayant laissé l’appartement de sa grand-mère pour emménager avec sa petite amie, il doit désormais payer le coût total de ses déjeuners, car il ne peut plus manger au restaurant universitaire en raison de son alternance.
Damien n’a pas le support financier de sa mère, sans emploi depuis un an, ni l’assistance de son père, avec qui il a une relation distante. Son revenu supplémentaire provient d’un travail en gestion dans un cabinet médical, le rémunérant à l’heure, ce qui lui procure entre 100 et 200 euros supplémentaires par mois. En reconnaissant qu’il travaille deux jobs et a de longues semaines de travail, Damien admet que cela affecte négativement ses études. Il souligne que l’aspect le plus dur est sur le plan émotionnel, ayant l’impression de se sentir inférieur aux autres. Son espoir pour cette année est une augmentation de son salaire d’apprenti à 930 euros par mois, du fait qu’il a maintenant plus de 21 ans.
Concernant les dépenses quotidiennes, l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) prévoit une augmentation du coût de la vie pour les étudiants de 2,25% pour l’année scolaire 2024, par rapport à 2023. Selon le syndicat, un étudiant devrait avoir besoin de près de 500 euros de plus par an pour couvrir ses dépenses habituelles, telles que le logement, les frais généraux, la nourriture, les transports, etc.
La Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) partage cette prévision et estime que les frais de rentrée scolaire s’élèveront à 3157 euros pour un étudiant de licence qui ne vit plus chez ses parents. La FAGE souligne une augmentation des frais courants (+1,28% au total, dont +3,5% pour les loyers des résidences universitaires du Crous) et surtout des frais spécifiques à la rentrée (+3,79%): +2,94% pour les frais d’inscription, après quatre années de gel, et +3% pour la contribution à la vie étudiante et de campus.
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