La Poste a annoncé qu’à partir du 1er janvier 2025, le coût de l’envoi d’une lettre verte de moins de 20 grammes s’élèvera à 1,39 euro, soit une augmentation de 7,8 % par rapport au tarif actuel de 1,29 euro. Cette hausse dépasse celle de la moyenne générale des prix de timbres et de colis, qui augmenteront de 6,8 % au début de l’année prochaine, selon l’annonce de La Poste du 24 juillet. Depuis le début de l’année, les tarifs postaux ont enregistré une hausse moyenne de 8,3 %, avec le timbre vert (dont le prix était resté inchangé pendant deux ans) qui est passé de 1,16 euro à 1,29 euro. Ainsi, en deux ans, le tarif du timbre vert a augmenté de 19,8 %, tandis que celui de la lettre recommandée a augmenté de 18,8 %. Les clients profitant de la réduction accordée pour le service d’achat de timbres en ligne à imprimer chez soi, ne payeront que 1,35 euro pour une lettre verte. Autres augmentations notables : le prix d’une lettre recommandée de 20 grammes passera de 5,36 à 5,74 euros (une augmentation de 7,1 %), le coût d’une lettre internationale passera de 1,96 euro à 2,10 euros, et le tarif des lettres dites « services plus », qui sont réservées pour les envois de documents importants avec suivi, passera de 2,99 à 3,15 euros (une hausse de 5,4 %). Les frais d’envoi de colis via Colissimo pour les particuliers augmenteront en moyenne de 5,2%. Les offres pour les entreprises, telles que le service de « courrier industriel » pour les gros volumes d’envoi et le marketing direct, augmenteront respectivement de 5,8 % et de 3,1 %.
En dépit de l’absence de modification pour le suivi du courrier (tarif à 0,50 euro) et de l’e-lettre rouge, qui a pris la place du timbre rouge pour la livraison express des lettres en 2023 (tarif à 1,49 euro), une hausse de 7,8% est prévue pour 2025. Il convient cependant de rappeler que le prix du timbre vert était seulement de 0,68 euro en 2015. Cette augmentation s’ajoute à celles observées en 2019 (+10,1%), 2020 (+10,3%), 2021 (+10%), et 2022 (+8,1%).
Selon La Poste, ces modifications tarifaires sont nécessaires pour garantir la pérennité de son service postal universel de haute qualité, dans le contexte d’une baisse de volume du courrier et d’une inflation. Toutefois, l’UFC-Que choisir souligne que ce sont les particuliers qui subissent ces augmentations.
Malgré un bénéfice net considérable de presque 495 millions d’euros réalisé au premier semestre grâce à ses activités d’assurance, La Poste enregistre un déficit dans ses missions de service public, particulièrement dans la gestion du courrier. Selon Philippe Wahl, PDG de La Poste, le volume du courrier a en effet chuté de 10,3 % au premier semestre. À l’inverse, le volume des colis a augmenté de 3,1% comparé à 2023, une croissance attribuée notamment à Geopost et Colissimo.
Malgré l’augmentation des prix des services postaux, La Poste assure que cela n’entrainerait pas une hausse dans le budget des ménages. En 2024, un ménage dépensera en moyenne environ 29 euros par an en services postaux, ce qui représente 0,1% de son budget annuel. Vu la diminution de l’envoi de courriers, la dépense devrait baisser de 3% en 2025, comparé à ce qu’elle était de 48 euros en 2015.
Selon le régulateur des télécoms, l’Arcep, même si le volume reste constant, le budget pour les services postaux pourrait passer de 29,35 euros en 2024 à 31,35 euros en 2025. Cependant, l’évolution des usages et l’augmentation des prix ont entrainé une réduction de l’envoi de courriers. En prenant en considération ces facteurs, le budget des ménages pour les services postaux en 2025 devrait s’élever à 28,37 euros.
Cependant, le syndicat des postiers CGT et les services postaux de Paris ont remarqué que l’augmentation des prix des courriers ne garantit pas leur retour dans la sacoche du facteur. Quant à SUD-PTT, ils considèrent cette hausse de prix comme une nouvelle atteinte au service public, déjà affaibli par la fermeture de trois cent bureaux de postes en 2023.