Un représentant du parti d’opposition Chadema en Tanzanie a été retrouvé sans vie, suite à son « enlèvement » par des individus armés. Cette annonce a été faite par le chef de Chadema, Freeman Mbowe, lors d’un point de presse, le dimanche 8 septembre.
Ali Mohamed Kibao, secrétaire national du parti, a été contraint de quitter un autobus face à une menace armée. Cela s’est produit le vendredi alors qu’il se déplaçait de Dar es-Salaam à Tanga, situé sur la côte nord du pays, selon les dirigeants du parti. Son cadavre a été découvert plus tard dans un quartier de Dar es-Salaam, le samedi.
Ce malheureux évènement concernant M. Kibao survient moins d’un mois après que M. Mbowe, son adjoint Tundu Lissu et d’autres responsables de Chadema aient été temporairement détenus avant un rassemblement de jeunes de leur parti.
M. Mbowe a signalé, des faits encore non confirmés, que d’autres cadres du parti ont aussi disparu. L’autopsie de M. Kibao a révélé qu’il avait été sauvagement agressé et avait reçu de l’acide au visage. « La vie de nos membres est menacée, nous ne pouvons pas tolérer davantage de disparitions ou assassinats de nos membres » a déploré M. Mbowe lors de son point de presse.
M. Kibao, un ancien officier du renseignement militaire qui avait collaboré avec divers partis d’opposition ainsi que le parti au pouvoir, Chama Cha Mapinduzi, avant son affiliation à Chadema, est maintenant décédé, comme l’a indiqué un porte-parole sans fournir de dates précises. Aucune déclaration officielle sur son décès n’a encore été rendue par la police, mais David Misime, le porte-parole de l’institution, avait annoncé samedi qu’une enquête sur son enlèvement présumé avait été lancée.
Des militants des droits de l’homme et des opposants politiques ont exprimé leurs inquiétudes concernant cette situation, craignant qu’elle n’entraîne une résurgence des politiques oppressives associées à l’ancien président John Magufuli, décédé en 2021. En août, Amnesty International avait défini les arrestations d’opposants comme un « signe profondément inquiétant » en vue des élections présidentielle et parlementaires de 2025 en Tanzanie, qui seront les premières depuis le décès de M. Magufuli. Ces arrestations ont eu lieu malgré les promesses de la présidente en exercice, Samia Suluhu Hassan, de lever les restrictions imposées à l’opposition et aux médias.
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