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8 septembre 2024 11 h 44 min

Conflit de moustiques entre la Corée du Nord et la Corée du Sud

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L’offensive est lancée: la menace pour le Sud-Korea ne vient pas seulement de l’artillerie et des capacités nucléaires de la Corée du Nord, mais aussi des moustiques. A partir du mois d’août, le Sud a augmenté son effort pour éradiquer ces insectes nuisibles. Des pièges à insectes ont été placés principalement le long de la DMZ, la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées. Ces pièges utilisent des substances se trouvant naturellement sur la peau humaine ou du dioxyde de carbone pour attirer les moustiques. La Corée du Nord continue de lutter contre le paludisme, avec 4 500 cas signalés entre 2021 et 2022, selon l’Organisation mondiale de la santé. Malheureusement, le manque de ressources empêche Pyongyang de combattre efficacement cette maladie transmise par les moustiques anophèles. Ces moustiques peuvent voyager jusqu’à 12 kilomètres et leur population est en augmentation à cause du réchauffement climatique.
Dommages collatéraux.

Dans un écrit de la publication Social History of Medicine (mai 2016), l’auteur, Kim Jeong-ran de l’Université d’Oxford, mentionne que « le paludisme était largement présent sur la péninsule ». Le plan de la Corée du Sud pour combattre la maladie a commencé en 1959. Les efforts déployés ont abouti à des progrès remarquables, et en 1979, l’OMS a déclaré l’élimination du paludisme en Corée du Sud. Toutefois, la maladie a réapparu à Paju, dans le nord du pays. Un militaire a été infecté en 1993. Ensuite, quatre mille cas ont été signalés en 2000. De nouvelles initiatives ont réduit ce chiffre à plusieurs centaines chaque année. Cependant, entre 2022 et 2023, il y a eu une augmentation soudaine de près de 80 %, passant de 420 à 747. La situation devient plus critique, car 70 cas ont été enregistrés en juillet 2024.

En l’absence d’une collaboration entre le Nord et le Sud, Kim Dong-gun, un biologiste de l’université Sahmyook, se plaint que la lutte contre les parasites dans la DMZ est impossible. Depuis la fin de la guerre de Corée en 1953, cette zone démilitarisée de 4 km de large qui sépare les deux Corées sur une distance de 250 km d’est en ouest a été exemptée de toute présence humaine. La DMZ s’étend des zones marécageuses de l’estuaire du fleuve Han sur la mer Jaune à l’ouest, aux terrains montagneux à l’est, représentant 90 000 hectares de divers paysages. Elle abrite environ 1 000 plantes, 650 espèces de vertébrés, reptiles et amphibiens et 52 espèces de mammifères qui, selon Kim Hyun-woo de l’Agence sud-coréenne de contrôle et de prévention des maladies, permettent aux moustiques de se reproduire.

Face à l’augmentation des cas de paludisme, Séoul a déclenché une alerte nationale cette année et a demandé un renforcement du système de capture et de surveillance des moustiques, mis en place depuis les années 1990. Paju, située au nord-ouest de la province de Gyeonggi, est en première ligne. Cette ville, qui partage ses frontières avec les villes nord-coréennes de Jangpung et Kaesong à travers la DMZ, est également le lieu où l’armistice de la guerre de Corée a été signé, dans le village de Panmunjeom. Considérée comme faisant partie de la « ligne de front de la guerre froide », elle est devenue une véritable ville militaire avec une restriction de mobilité pour ses résidents. Cependant, grâce à la diminution des tensions dans la péninsule dans les années 2000, la région a connu une croissance économique rapide.