La neurologue Helen Mayberg s’entretient avec Brandy Ellis, sa patiente, qui sent qu’elle est plus légère et ressent une sensation d’air circulant dans son corps. Ce dialogue est recueilli dans un contexte médical, plus précisément dans le bloc opératoire de l’hôpital universitaire Emory à Atlanta, aux États-Unis, le 12 octobre 2011. Brandy Ellis, une femme de trente ans, subit une opération sous anesthésie locale qui consiste à placer un implant cérébral dirigé vers une région du cortex préfrontal connue sous le nom de « CG25 ». Brandy, qui a fait face à une grave dépression et a essayé environ 20 traitements différents sur une période de quatre ans, est volontaire pour cette expérience clinique pionnière, espérant voir une amélioration de son état dépressif. L’opération, supervisée par Mayberg et effectuée par le neurochirurgien Robert Gross, dure approximativement six heures. Cette chirurgie comprend aussi la pose d’un circuit interne, relié à une batterie sous-cutanée près de l’aisselle droite, en plus de l’électrode. Le but de ce système est de fournir une stimulation électrique haute fréquence constante pour neutraliser la région cérébrale identifiée comme défaillante.
Brandy Ellis, 48 ans, s’est récemment exprimée lors d’un symposium sur la neurotechnologie au Collège de France à Paris, environ treize ans après avoir subi une intervention chirurgicale significative. L’intervention, qui lui a permis d’implanter un appareil dans son corps, a transformé sa vie, éliminant sa dépression chronique. Ellis, très élégante et bien coiffée lors de l’événement, a non seulement évoqué avec enthousiasme son expérience, mais s’est aussi identifiée comme une sorte de cyborg, faisant référence à des personnages de séries télévisées populaires des années 70 qui étaient bioniques.
Ellis, qui possède un MBA et travaille comme cadran dans une entreprise internationale d’assurances, n’a pas caché le fait que sa vie quotidienne reste pleine de défis. Lors de la discussion, plusieurs fois, elle a admis ne pas savoir certaines choses, montrant souvent des notes détaillées et des informations de son téléphone portable pour aider à retracer son histoire, ses traitements et dosages. Elle a même montré des vidéos de sa chirurgie.
Ellis a également partagé qu’avant son implantation, entre mars et septembre 2008, elle a subi 24 séances d’électroconvulsivothérapie (ECV), autrefois appelées électrochocs, un traitement qui a malheureusement laissé des impacts sur sa mémoire.
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