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Procès Pelicot : douleur familiale

La date du 2 novembre 2020 est marquée dans l’histoire de la famille Pelicot. Ce jour-là, un lieutenant de police de Carpentras choque Gisèle Pelicot avec des informations extraites de l’ordinateur et du téléphone de son mari : d’innombrables photos et vidéos montrant des agressions à son encontre, par son mari et des inconnus, alors qu’elle était inconsciente. Sa fille, Caroline Darian, a même précisé l’heure exacte de cette révélation – 20h25 – le moment où sa vie a été bouleversée. Les belles-sœurs de Caroline parleront par la suite de l’appel téléphonique que Gisèle a passé à ses deux fils ce soir-là. À la suite de cette conversation, le plus âgé vomit, et le plus jeune est anéanti au point de s’effondrer sur une chaise en état de stupéfaction.

Devant la cour criminelle, trois femmes évoquent, chacune à leur tour, comment ce jour a été cataclysmique pour elles, marquant l’effondrement de leur ancien monde. Réunies à la barre des témoins après quatre ans, elles cherchent « une voie vers la guérison ».

Caroline Darian demande avec émotion à la cour, « Comment une personne comme moi peut-elle espérer se reconstruire sur les cendres, et avoir une vie de femme normale, une vie sexuelle normale, lorsqu’elle sait que son père est probablement le plus grand agresseur sexuel des dernières décennies ? » Le président ne peut que promettre de « faire tout son possible pour que ce procès parvienne à son terme ».

Caroline Darian, dans son livre publié en 2022 intitulé « Et j’ai cessé de t’appeler Papa » (JCLattès), avait traduit une promesse en titre pour dénoncer l’usage de drogues dans le cadre d’agressions sexuelles. Devant les juges, elle décrit toujours un « père aimant », témoigne de son affection pour cet homme délicat, attentif et bienveillant. Cependant, tout change lorsqu’un officier de police lui présente des photos où elle est inconsciente et dévêtue. Elle ne reconnaît pas la femme sur les images. « Mais Madame, c’est bien vous, avec cette marque brune sur la joue droite », insiste l’enquêteur. « C’est à ce moment-là que je réalise que l’homme qui fut mon père, en qui j’avais une confiance absolue, l’homme qui a soutenu mes décisions, m’a prise en photo à mon insu », se rappelle Caroline Darian. Elle se souvient de la crise de tétanie provoquée par cette révélation : « je réalise que j’étais droguée. Pas endormie, mais droguée. Je ne veux pas accuser mon père aujourd’hui, la justice s’en occupera ».
« Ma guérison prendra du temps ».
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