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7 septembre 2024 16 h 47 min

Montpellier: vie mosaïques Pomme Boue

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Arrivant pile à l’heure pour leur rendez-vous à la gare Saint-Roch, Montpellier, « Mme et M. Pomme de Boue » se sont présentés brièvement. Avec le début de la fin de l’été pesant lourdement, des instructions avaient été distribuées précédemment pour n’aborder aucun sujet concernant leur vie personnelle, leurs identités véritables, ou toute photo révélant leur visage. « Concentrons-nous sur nos créations », ont-ils déclaré en acceptant l’interview.

Ce duo d’artistes de rue ukrainiens, camouflé derrière des lunettes de soleil et connu sous le nom de Pomme de Boue, est dans la métropole française depuis deux ans. L’Espace Saint-Ravy, un site municipal destiné au soutien des artistes locaux, héberge jusqu’au 22 septembre leur exposition intitulée « Perspective Brisée », qui compte une dizaine de leurs œuvres.

Le couple est arrivé à Montpellier en juin 2022, après un passage à Cologne, en Allemagne, portant seulement deux sacs à dos. Fuyant la Russie qui envahissait à toute vitesse leur ville de Kiev, leurs créations étaient précédemment exposées à Podil, un quartier à la mode dans le nord de la ville. Le Mosaïque Magazine français, qui a depuis cessé de publier, leur avait offert de venir en résidence d’artistes « pour embellir la ville ». Montpellier, qui a inauguré le MAUM (Musée des arts urbains de Montpellier) en 2022, et le « Parcelle473 », un musée de street art, en 2023, leur a réservé une accueillante réception.

Le groupe Pomme de Boue, qui tire son nom d’une expression taquine se référant à la « pomme de terre », a vu le jour en 2018 à Kiev. Ceci, dans un contexte où l’Ukraine était en pleine décommunisation et cherchait à décider quoi faire avec les énormes mosaïques soviétiques ornant les murs du pays. « Nous voulions offrir une nouvelle vision, quelque chose de rafraîchissant », se rappelle M. Pomme de Boue.

Le duo a ainsi décidé de créer des mosaïques abstraites qui « représentent la dynamique de la vie urbaine », tout en produisant également des œuvres en béton et en carton. En l’espace de quatre ans, ils ont transformé Kiev en une galerie d’art à ciel ouvert. « Nous avons installé près de trois cents mosaïques à Podil et dans le centre-ville. La moitié a depuis disparu ou été détruite », décrit Mme Pomme de Boue.

Après avoir décoré les structures grises en béton de Kiev, ils sont maintenant présents parmi les façades orange et jaune de la Méditerranée. « A Montpellier, nous avons deux vélos, deux sacs à dos et quelques amis », énumère M. Pomme de Boue. En se promenant dans la ville le 30 août, les artistes nous ont fait découvrir leurs mosaïques éparpillées dans le centre-ville.

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