Suite aux protestations du peuple serbe qui perturbaient le trafic, le Kosovo a procédé à la fermeture de deux de ses quatre postes frontières avec la Serbie durant la nuit du vendredi au samedi, comme l’a confirmé un ministre kosovar le samedi 7 septembre. Initialement, le trafic a été interrompu au poste de Brnjak, suivit de Merdare, le passage le plus fréquenté au nord du Kosovo.
En expliquant cette mesure, Xhelal Svecla, le ministre de l’Intérieur du Kosovo, a indiqué que des « extrémistes cachés dans le territoire serbe arrêtent de façon sélective et fasciste les citoyens souhaitant traverser la Serbie ». Il a fait cette déclaration sur Facebook, en indiquant que cela se passe sous les yeux des autorités serbes.
Un groupement de Serbes avait préalablement annoncé le blocage de trois postes de contrôle frontalier avec le Kosovo pour stopper le flux. Au final, deux points de passages ont été fermés. Les manifestants ont justifié leur action en protestant contre la fermeture de l’administration parallèle dirigée par la Serbie dans le nord du Kosovo, une région à majorité serbe. Selon leurs dires, le blocage perdurera jusqu’à ce que les forces de l’ordre kosovars se retirent du nord et que les institutions supplantées soient rendues aux Serbes. Ils ont également manifesté leur souhait que la KFOR, la force de maintien de la paix de l’OTAN, prenne en charge le nord du Kosovo.
Les citoyens ont été invités à éviter ces postes frontaliers. Tout cela survient quelques jours après qu’une enquête ait été menée par les autorités du Kosovo dans cinq bureaux municipaux associés au gouvernement de Belgrade dans des régions ethniques serbes proches de la frontière. Cette opération fait partie d’une série d’actions visant le démontage du système parallèle de services sociaux et de bureaux politiques soutenu par le gouvernement serbe à l’intérieur du Kosovo.
Le Kosovo a averti ses citoyens de ne pas traverser les frontières avec la Serbie, suite aux blocages. La ministre kosovare des affaires étrangères, Donika Gërvalla-Schwarz, a affirmé vendredi aux médias que les tentatives de blocage des frontières sont la preuve des gestes provocateurs et déstabilisateurs de la Serbie.
Le conflit entre le Kosovo et la Serbie dure depuis la guerre de la fin des années 1990 entre les Serbes et les Kosovars. En 2008, le Kosovo a proclamé son indépendance, une décision que la Serbie ne reconnaît pas, poussant les Serbes à ne pas être loyaux envers Pristina. Les tensions récentes entre la Serbie et le Kosovo ont été ravivées par l’instauration, au début de l’année, d’une règle qui établit l’euro comme seule monnaie valide au Kosovo, interdisant l’usage du dinar serbe. De telles mesures ont provoqué l’ire de Belgrade, qui continue d’alimenter les systèmes de santé, d’éducation et de sécurité sociale de la minorité serbe au Kosovo.
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