Catégories: Actualité
|
6 septembre 2024 16 h 50 min

Viol Mazan : fermeture cagnottes demandée

Partager

Le vendredi 6 septembre, Gisèle Pélicot, dont l’époux est en procès à Avignon pour l’avoir droguée et laisser d’autres hommes l’agresser, a demandé la clôture des collectes de fonds en ligne et une modération sur les réseaux sociaux. Ses avocats, Antoine Camus et Stéphane Babonneau, ont exprimé la gratitude de Pelicot et de sa famille face aux nombreux messages de soutien reçus du monde entier depuis le début de l’affaire.

Malgré cela, leur cliente insiste sur le respect de la dignité et du calme lors des débats actuels. Elle ne souhaite pas l’ouverture de nouvelles cagnottes en ligne et demande la fermeture de celles déjà existantes. Dans un communiqué, ils ont expliqué sa position.

Une collecte de fonds en ligne a été mise en place par l’ancienne star de la téléréalité et maintenant influenceuse Nabilla Benattia. La cagnotte, intitulée « Nouvelle vie pour Gisèle Pélicot », vise à couvrir les frais judiciaires de la victime et à l’aider à surmonter cette épreuve difficile. Elle a récolté près de 40 000 euros de dons avant d’être « en cours de vérification » par le site hôte vendredi à 11h, selon l’Agence France-Presse (AFP).

Un procès extraordinaire qui compte cinquante et un inculpés – l’époux et cinquante hommes âgés de 26 à 74 ans – a débuté lundi devant le tribunal pénal d’Avignon. Ces individus sont accusés d’avoir abusé de Mme Pélicot entre juillet 2011 et octobre 2020, après que son mari lui ait administré des anxiolytiques. Ce cas suscite un immense intérêt parmi la presse nationale, étrangère et sur les réseaux sociaux, d’autant plus que la victime a demandé que le procès soit public pour sensibiliser le public à l’abus chimique et inverser la honte.

Des listes nommant les accusés, parfois accompagnées de commentaires enigmátiques comme « si ça peut aider », circulent sur les plateformes en ligne, en particulier sur X. Les avocats de la défense se sont plaints lors du procès d’être « envahis » sur les réseaux sociaux.

Roger Arata, le juge présidant le tribunal pénal composé uniquement de magistrats professionnels, a répondu jeudi en rappelant le « principe fondamental » de la présomption d’innocence. Cependant, il a déclaré que son pouvoir de « police », prévu par le code de procédure pénale, ne s’étend qu’à ce qui se passe dans la salle d’audience.

« Une justice apaisée n’est pas une justice en 140 caractères »

« Nos clients comprennent parfaitement que ce dossier est une tragédie pour les familles, des deux côtés du banc, car les familles des accusés n’ont pas demandé cela non plus », a souligné Antoine Camus, l’un des avocats de Mme Pélicot, lors d’un entretien avec l’Agence France-Presse.

Paul-Roger Gontard, un avocat représentant deux des accusés, a exprimé sa satisfaction vis-à-vis des implications de ces audiences pour d’autres familles lors d’une entrevue avec l’AFP. Il a souligné le fait que chacun mérite le respect. En ce moment, les détails privés tels que les noms, professions, statuts matrimoniaux et détails personnels sont exposés brutalement sur les réseaux sociaux, et ces individus pourraient être disculpés dans quelques mois. Il affirme que la justice réelle ne se trouve pas dans un tweet de 140 caractères, mais prend forme après une audience prolongée avec des arguments bien formulés, pour déterminer ou non la culpabilité. En l’absence de cela, il dénonce que c’est plutôt une exécution judiciaire que de la vraie justice.