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6 septembre 2024 19 h 44 min

Tunisie : Zammel libéré, réarrêté

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Ayachi Zammel, un des candidats présentiels pour les élections du 6 octobre en Tunisie face au président actuel Kaïs Saïed, a été arrêté immédiatement après sa libération temporaire le jeudi 5 septembre. Juste après sa libération décidée par le tribunal de Manouba, une localité proche de Tunis, il a été pris en charge par la gendarmerie nationale et amené à Jendouba, situé à 150 km de Tunis, pour être jugé le vendredi [6 septembre] pour une affaire de parrainages. C’est ce qu’a annoncé Abdessatar Messaoudi, président de son comité de défense, à l’Agence France-Presse.
Théoriquement, même sous arrestation, M. Zammel a le droit de candidater à moins d’une condamnation définitive. Comme exemple, lors des précédentes élections de 2019, le businessman Nabil Karoui avait réussi à passer au deuxième tour alors qu’il était en prison.
M. Zammel, 43 ans, industriel et dirigeant d’un petit parti libéral peu célèbre, avait été arrêté le lundi 2 septembre sur des accusations de « faux parrainages ». Il était en détention provisoire depuis le mercredi 4 septembre. Il fait partie des trois candidats sélectionnés dans une liste « définitive » publiée le 2 septembre par l’Autorité électorale (ISIE), avec le président Kaïs Saïed et Zouhair Maghzaoui, 59 ans, ancien député de la gauche panarabe. L’autorité a éliminé trois autres rivaux de M. Saïed considérés comme sérieux, rejetant des décisions du tribunal administratif qui voulaient les réinclure dans la campagne présidentielle.

Kaïs Saïed, qui a été élu président en 2019, est soupçonné d’avoir adopté une approche autoritaire suite à une action de force mise en œuvre le 25 juillet 2021, lui donnant un contrôle total. Le 5 septembre, la transgression de la démocratie en Tunisie a été réprimandée par l’Union européenne (UE) à la lumière de l’arrestation de M. Zammel et l’élimination des trois autres candidats. Cela a engendré de l’insatisfaction étant donné que cela réduisait les options disponibles pour le peuple tunisien. Une représentante du service diplomatique de l’UE a exprimé sa préoccupation sur le fait que l’état de la démocratie en Tunisie continue de se dégrader. De plus, l’ONG Human Rights Watch a critiqué l’ISIE pour avoir manipulé le vote en faveur de Saïed.