Trois individus sont toujours en course pour diriger Sciences Po. Deux d’entre eux font déjà partie de l’institution : Arancha Gonzalez Laya, qui est la doyenne de l’école des affaires internationales de Sciences Po, et Rostane Mehdi, le directeur de l’Institut d’études politiques (IEP) d’Aix-en-Provence. Luis Vassy, le troisième candidat, est un ancien étudiant de Sciences Po, qui occupe actuellement le poste de diplomate et de chef de cabinet du ministre démissionnaire des affaires étrangères, Stéphane Séjourné.
Une commission de recrutement composée de douze membres, dont quatre ne font pas partie de l’école, a passé deux jours, les 5 et 6 septembre, à interroger chaque candidat pendant 75 minutes.
Luis Vassy, qui a 44 ans, a fait valoir la nécessité de réviser le plan actuel de Sciences Po pour apaiser les tensions internes et restaurer l’image de l’établissement auprès des médias, du public et des partenaires académiques, institutionnels et financiers. Selon ce diplômé de l’ENA (promotion Senghor), le même que celui d’Emmanuel Macron, de l’ENS de Cachan et de Sciences Po, le futur de l’enseignement et de la recherche à cette université moderne devrait être guidé par les conflits à l’étranger, l’environnement, les technologies numériques et les questions européennes.
L’ancien ambassadeur de France aux Pays-Bas suggère la mise en place d’une école spécialisée dans la gouvernance et les politiques climatiques, à l’échelon master. Il préconise également un renforcement des liens avec les études européennes et une ouverture accrue en direction du Sud mondial démocratique, symbolisé en particulier par l’Inde, l’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est. Il souhaite se détacher de l’analogie d’une « Harvard à la française », en favorisant un changement de perspective et des pratiques distinctes de celles de l’Occident. Pour ce qui est du niveau bachelor, il recommande l’intensification du programme général et l’intégration d’une méthodologie plus solide pour faire face aux défis soulevés par l’intelligence artificielle.
Il mentionne une éventuelle « adaptation des procédures » de recrutement via Parcoursup, estimant que certains « candidats exceptionnels, que ce soit par leur parcours académique ou par leurs qualités de persévérance, d’engagement, de curiosité intellectuelle et de courage », demeurent actuellement non identifiés.
Sur le plan financier, il prône la constitution d’un fonds de dotation et aspire à une montée en puissance de la formation continue des cadres supérieurs des entreprises privées, un « marché considérable ».
Arancha Gonzalez Laya, 55 ans, reconnaît des « crises internes récurrentes depuis une décennie » et suggère que l’institution fasse un « nouveau départ ». L’ancienne ministre des affaires étrangères espagnole envisage « de nouvelles formes d’hybridation des sciences sociales et de programmes scientifiques novateurs », tels que les sciences sociales computationnelles et l’écologie de guerre.
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