La crise de recrutement des professeurs peut être évaluée en grande partie par l’observation de la rentrée scolaire. C’est un indicateur pertinent de la capacité du ministère de l’éducation nationale à honorer son engagement de s’assurer qu’il y a un enseignant pour chaque étudiant dès le commencement de l’année scolaire. Les premiers rapports syndicaux, publiés le vendredi 6 septembre, indiquent une fois de plus un nombre important de postes vacants pour cette rentrée 2024, suivant la tendance des deux années précédentes.
Le SNES-FSU, le plus grand syndicat d’enseignants des collèges et lycées publics, a mené une enquête auprès de 893 institutions, parmi lesquelles 56 % déclarent un manque d’au moins un enseignant au 5 septembre. Ce pourcentage fluctue en fonction des disciplines et des académies, et inclut non seulement les postes non attribués, pour lesquels aucune nomination n’a été faite par les rectorats, mais aussi les «remplacements prévisibles (congés maternité, longs congés maladie) » qui restent sans couverture, comme le précise le SNES.
Le SNPDEN-UNSA, le syndicat majoritaire parmi le personnel de direction, conduit également une enquête dont les résultats finaux ne seront disponibles que le mercredi 11 septembre. Néanmoins, le syndicat note déjà qu’au sein de plus de 2 500 institutions répondantes (sur les 7 800 collèges et lycées publics), 61 % manquaient d’au moins un enseignant le 2 septembre, et même de plusieurs enseignants (31 %).
« Les chiffres du SNES sont déclaratifs ».
Chaque année, une administration est chargée de la difficile tâche de répartir plus de 711 000 enseignants, y compris 387 000 enseignants de niveau secondaire, parmi 51 000 établissements publics. C’est une tâche ardue qui a été compliquée par une crise de recrutement structurelle. Même si elle ne s’est pas aggravée depuis son point culminant en 2022, elle ne s’est pas non plus résolue, du moins pas assez vite. En juin 2024, à l’issue des concours, environ 3 000 postes n’ont pas été pourvus.
Une remarque du ministère de l’éducation nationale tempère les données fournies par l’enseignant du SNES, affirmant qu’ils traduisent les absences occasionnelles sans distinction avec les absences qui correspondent à de véritables vacances de postes. Le ministère a déclaré se concentrer sérieusement sur ce dernier groupe.
Les syndicats reconnaissent les limites méthodologiques de leurs enquêtes, mais soulignent qu’elles visent plus à mettre en lumière un problème public que le ministère de l’éducation nationale ne traite pas de manière détaillée. Ils mentionnent la capacité du ministère à fournir des données précises sur d’autres sujets, mais l’accusent de négliger un sujet aussi important que de savoir s’il y a suffisamment d’enseignants pour chaque élève. Selon Sophie Vénétitay, dirigeante du SNES-FSU, le ministère évite cette statistique essentielle et se contente de déclarations floues pour suggérer que tout va relativement bien, alors que cela n’est pas le cas.
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