Voici un des principaux objectifs parmi les cinq établis par le nouveau gouvernement travailliste britannique, dans le but de rétablir les bases du Royaume-Uni, minées par quatorze ans de gouvernance conservatrice, selon les propos du Premier ministre, Keir Starmer. La finalité décisive est d’atteindre un seuil de consommation énergétique nationale entièrement verte (solaire, éolien, nucléaire en majorité) d’ici à 2030. C’est un but très ambitieux qui, aux yeux de certains spécialistes, est un peu surévalué. Il inclut une première action clé dont les débats ont eu lieu le jeudi 5 septembre à la Chambre des communes : la mise en place de l’entreprise publique dénommée Great British Energy (GB Energy).
Ed Miliband, ancien leader du parti travailliste et actuel ministre de l’énergie, a appuyé à la Chambre des communes la deuxième lecture de la loi marquant la fondation de ce qui pourrait être un important fonds d’investissement public. Il devrait être financé par 8,3 milliards de livres sterling, en partie grâce à une taxe sur les bénéfices des entreprises pétrolières et gazières. L’idée de ce fonds est de séduire des investisseurs privés par cofinancement de projets dans des technologies naissantes (hydrogène, capture de CO2, fermes éoliennes flottantes, énergie des marées) ou par une contribution directe dans des technologies déjà vérifiées : solaire, éolien, terrestre et marin.
Ed Miliband assure que la société GB News va à terme favoriser une réduction significative de la dépense énergétique des britanniques, estimée en centaines de livres sterling par an. Il ajoute également qu’elle va renforcer l’indépendance énergétique du pays en réduisant sa dépendance au gaz et en investissant dans les fermes éoliennes situées dans les eaux territoriales du pays. À ce jour, près de la moitié de ces fermes sont détenues par des entreprises internationales. Ed Miliband a notamment souligné que la ville de Munich détient davantage d’actifs dans la production d’énergie du Royaume-Uni que le pays lui-même. Il insiste sur l’impact positif de GB Energy qui, sans égaler EDF, va contribuer à la création d’emplois et renforcer la sécurité énergétique du pays.
De grands progrès ont déjà été faits dans le pays en matière d’énergie propre. Par rapport à il y a une décennie, la proportion de l’électricité générée au charbon a chuté de près de 40% à seulement 1%. Ratcliffe-on-Soar, la dernière centrale à charbon du pays basée dans le Nottinghamshire, a prévu de fermer ses portes le 30 septembre. La part d’électricité produite sans énergies fossiles a quant à elle augmenté, passant de moins de 20% en 2010 à près de 50% en 2020. Afin d’atteindre l’objectif fixé pour 2030, une augmentation substantielle des capacités éoliennes, solaires et marines sera nécessaire pour atteindre une production de 60GW.
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