Le 2 août dernier, Florent Manaudou a réussi à se classer en troisième position du 50 m nage libre, l’épreuve qui l’a propulsé sur les projecteurs lors des Jeux de Londres de 2012. Le nageur de 33 ans a décroché l’argent aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et de Tokyo en 2021 et a accompli une première à Paris : aucun autre nageur n’avait atteint quatre fois de suite le podium pour cette épreuve aux Jeux olympiques. Le vendredi 6 septembre, après avoir lancé les finales de natation paralympique dans le bassin de Paris La Défense Arena à Nanterre, le porte-étendard de l’équipe française est revenu sur ces épopées olympiques et paralympiques.
Des mois auparavant, Manaudou avait exprimé son désir de « fermer le cercle » à Paris : cette quatrième médaille lui a-t-elle inspiré à prolonger sa carrière ?
Il (Manaudou) admet avoir déjà pensé conclure son parcours à Rio, à Tokyo, et maintenant à Paris. Ce ne sont pas des cercles, il dit, mais des spirales (il sourit). Bien sûr, il aspire à en obtenir davantage, mais réalise que ces temps ne se reproduiront plus, et c’est parfaitement acceptable. Au cours des six mois précédents, il a subi un tsunami d’émotions, depuis l’accueil de la flamme olympique à Marseille (où il a été le premier porteur), en passant par son rôle de porte-étendard, jusqu’à la cérémonie d’ouverture des « paras » (où il a une fois de plus porté la flamme), et les clappings. Ayant reçu une myriade d’émotions, il en a aussi beaucoup donné. En effet, c’est cet échange émotionnel qui nourrit son amour pour le sport. Il compte continuer au moins jusqu’aux championnats d’Europe de 2026 en France. Il prendra une décision concernant son futur après cet évènement.
Quelle sera sa mémoire de ces Jeux ?
Je ne m’attendais pas à la réaction du public. Je pensais qu’ils seraient euphoriques lors de nos victoires, et désappointés, voire quelque peu agressifs, si nous perdions. Mais ce ne fut pas le cas. Ils étaient là pour nous soutenir. J’ai atteint le summum de mon plaisir. En d’autres termes, j’a pu savourer ma journée sur mes 50 mètres, ce que je n’avais pas réussi à faire lors des 29 premières saisons de ma vie. Au-delà des médailles (j’en ai aussi remporté une de bronze au relais masculin 4 × 100 m quatre nages), le fait d’être heureux dans une finale olympique est plus signifiant.
Comment est-ce que j’ai réussi à changer mon état d’esprit ? En réalité, je n’avais pas d’attentes. Je ne me suis pas dit « je dois gagner », mais plutôt « je dois m’amuser, sourire, savourer le moment ». Entre septembre et décembre, je faisais beaucoup la fête. Ces moments sont les seuls où tu es entièrement présent. J’avais concocté une playlist que j’ai nommée « Bonne énergie de natation ». La musique que j’écoutais avant mes courses me replongeait dans un esprit de fête. J’avais donc l’impression d’être en soirée. C’est une technique que nous avons trouvée avec Quentin [Coton, l’un de mes entraîneurs].
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