Dimitri Simes, un ancien membre de l’équipe de campagne de Donald Trump en 2016, fait face à des poursuites judiciaires aux États-Unis pour avoir collaboré avec un réseau de télévision d’État russe affecté par des sanctions, et pour avoir caché l’argent gagné par ces activités. Jeudi 5 septembre, le ministère de la Justice a révélé que Dimitri Simes et son épouse, Anastasia Simes, s’étaient vu remettre plus d’un million de dollars, une voiture privée et un chauffeur pour le travail effectué pour la chaîne russe Channel One à partir de juin 2022. Le travail de cette chaîne a été sanctionné par les États-Unis suite à l’entrée de la Russie en Ukraine en février de la même année.
« Les accusés ont enfreint les sanctions établies en réponse à l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie », a déclaré le procureur Matthew M. Graves en rendant public les charges. « Ce genre de transgressions compromettent nos intérêts de sécurité nationale, un fait que Dimitri Simes, compte tenu de son expérience extensive dans les affaires nationales après avoir quitté l’Union soviétique pour devenir citoyen américain, aurait dû considérer avec le respect approprié », a-t-il ajouté.
Dimitri Simes est né en Union soviétique et a émigré aux États-Unis dans les années 1970. Lui et son épouse possèdent une maison en Virginie, mais ils se trouveraient actuellement en Russie.
Les accusations surviennent à une époque où l’inquiétude refait surface quant à l’implication de la Russie dans les futures élections américaines à travers la désinformation et la propagande sur le web. Mercredi, deux personnes employées par le media russe RT ont été accusées par les autorités américaines d’avoir clandestinement financé une entreprise basée au Tennessee, qui crée du contenu pro-Russe.
M. Simes, aujourd’hui âgé de 76 ans, dirigeait un groupe de recherche connu sous le nom de Center for the National Interest, situé à Washington. Il a joué un rôle clé dans l’enquête du conseiller spécial Robert Mueller sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016, ainsi que sur les potentiels liens avec la campagne de M. Trump. Le rapport fait état de plusieurs interactions qu’a eues Simes avec des membres de l’entourage de Trump, comme son gendre Jared Kushner, en rapport avec la politique étrangère.
Le groupe de recherche de M. Simes a également aidé à l’organisation d’une conférence sur la politique étrangère dans un hôtel de Washington, où M. Simes a introduit M. Trump. Parmi les participants se trouvait Sergei Kislyak, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis à l’époque. M. Simes, quant à lui, n’a jamais été accusé d’un quelconque crime en relation avec l’enquête.
Après la publication du rapport, M. Simes s’est défendu lors d’une interview avec le Washington Post, affirmant : « Je n’ai rien vu dans le rapport de Mueller qui puisse suggérer un comportement suspect de ma part ou de celle du centre. »
Selon une deuxième mise en accusation, Anastasia Simes, âgée de 55 ans, aurait reçu de l’argent de l’homme d’affaires russe sanctionné, Alexander Udodov. Udodov a été condamné l’année précédente pour avoir apporté son soutien au gouvernement russe. Ancien parent par alliance du premier ministre russe Mikhaïl Michoustine, Udodov a conclu des transactions commerciales avec ce dernier. De plus, une enquête sur le blanchiment d’argent a été menée contre lui.
En cas de condamnation pour les charges portées contre eux, le couple pourrait être condamné à une peine de prison pouvant atteindre vingt ans.
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