Selon une étude publiée le 29 août par la CGT, plus de la moitié des offres d’emploi disponibles sur le site France Travail seraient illégales, frauduleuses ou fictives. La CGT a procédé à une vérification systématique des détails de ces offres pour assurer leur conformité. Ainsi, sur 1 844 annonces examinées par le Comité national des travailleurs privés d’emploi et précaires (CNTPEP) de la CGT entre le lundi 26 août et le mercredi 28 août, environ 1 022 ont été jugées illégales en vertu du code du travail.
Suite à une analyse lexicale, 80% des offres considérées comme illégales ont été classées comme tel. Par exemple, l’expression « CDD pouvant déboucher sur un CDI » a été jugée trompeuse pour les candidats, ce qui implique que l’employeur satisfait son besoin constant de main-d’œuvre en utilisant un CDD, réalisé pour combler des besoins occasionnels conformément à la loi, indique Pierre Garnodier, secrétaire général du CNTPEP-CGT.
Le reste des annonces fautives, 20%, ont été identifiées lors d’une opération de vérification menée par des membres de la CGT se faisant passer pour des candidats. Ils ont mené des conversations téléphoniques avec des agences d’intérim, et ont constaté que la durée des contrats prévus pour un ou plusieurs mois s’estompe, voire disparaît totalement au cours de l’échange.
Selon la CGT, il existe une stratégie délibérée derrière les annonces d’emploi fictives ou trompeuses. D’un côté, ces annonces sont utilisées par les entreprises de travail temporaire comme un moyen d’attirer les travailleurs. Elles encouragent ces derniers à postuler pour des missions à long terme qui, en réalité, n’existent pas. Cela s’explique par le fait que les travailleurs temporaires sont généralement réticents à postuler pour des missions très courtes qui ne sont pas très attrayantes.
De l’autre côté, ces annonces fictives permettent aux employeurs de créer une réserve de candidats prêts à être mobilisés en cas de pic d’activité ou de désistement de dernière minute. Pierre Garnodier est indigné par cette pratique, déclarant que les demandeurs d’emploi ne devraient pas perdre de temps à examiner des offres qui ne mènent à rien. Pour lui, ne pas faire perdre de temps inutilement aux candidats est une question de respect.
Ces révélations de la CGT contrastent avec les résultats d’une étude réalisée en 2019 par France Travail. Cette dernière n’avait relevé que 7% d’irrégularités parmi les 5 000 offres analysées sur son site. Il est à noter que ces deux études ont été menées à des périodes différentes et diffèrent également en termes de méthodologie. La CGT a analysé les offres dans une douzaine de villes en dehors de l’Ile-de-France incluant Brest, Toulouse, Caen, Bordeaux, Angers, et s’est concentrée sur les secteurs de la santé, les services à la personne et l’industrie.
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