Dans le Palais du peuple à Pékin, sous l’astre rouge qui domine le plafond, le dirigeant chinois Xi Jinping a présenté, le jeudi 5 septembre, ses engagements pour impliquer davantage la Chine en Afrique. Présents face à lui, une cinquantaine de leaders d’États et de gouvernements étaient venus assister au Forum sur la coopération sino-africaine. « L’approche occidentale a causé de grandes souffrances aux nations en développement », a déclaré le leader chinois. Par ailleurs, il a affirmé que la poursuite collective de la modernisation entre la Chine et l’Afrique apportera un flot d’évolution positive pour l’ensemble du Sud mondial.
Xi Jinping, le leader influent de Pékin qui se présente comme un grand protecteur du Sud dans sa bataille contre l’Occident, a rapidement abordé des propositions concrètes pour démontrer que, malgré le ralentissement économique, la Chine demeure fortement intéressée par l’Afrique. L’ampleur des prêts chinois à l’Afrique a atteint son apogée en 2016, a fortement chuté pendant les années de crise du Covid-19, avant de repartir à la hausse en 2023. La Chine s’engage à fournir 50 milliards de dollars (soit environ 45 milliards d’euros) à l’Afrique d’ici le prochain Forum sur la coopération sino-africaine qui aura lieu dans trois ans, comprenant 29 milliards d’euros de crédits, 11 milliards de dollars d’aide et 10 milliards de dollars d’investissements d’entreprise.
Dans leurs discours successifs, les dirigeants de plusieurs pays africains, y compris Bassirou Diomaye Faye du Sénégal, Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud, Denis Sassou Nguesso du Congo, Bola Tinubu du Nigeria et Samia Suluhu Hassan de Tanzanie, ont exprimé leur gratitude envers la Chine pour sa solidarité. Ils n’ont pas manqué de faire allusion au « principe d’une Chine unique » une philosophie centrale pour la diplomatie chinoise, et leur approbation de la position de la Chine vis-à-vis de Taiwan.
Cependant, l’engagement de ces pays n’est pas uniquement lié à l’économie. Le secrétaire du Parti communiste chinois a commencé par énumérer les mesures destinées à fortifier l’Afrique en tant qu’allié indéfectible de la Chine et à promouvoir son modèle. Pékin envisage de mettre en place une « plateforme d’échange d’expériences de gouvernance » et d’établir 25 « centres d’études sur la Chine et l’Afrique ». Un total de 1000 figures politiques africaines seront conviées en Chine pour participer à des programmes sur « la construction de partis et la gouvernance de l’État ». De plus, 60 000 places seront offertes dans des instituts de formation professionnelle.
« Création d’emplois »
Un des objectifs prioritaires de la Chine est de renforcer la coopération sécuritaire et militaire. Pékin prévoit d’intensifier cette initiative, notamment parce que l’Armée populaire de libération a déjà inauguré sa première base en dehors de ses frontières, à Djibouti. Ils planifient de former 6 000 militaires et 1 000 policiers africains et souhaitent augmenter les exercices et les patrouilles conjointes.
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