Un oiseau aquatique à œil rouge et au bec sombre s’est posé sur une clôture en bois. Au loin, on peut observer des hérons occupés dans un arbre imposant, et une formation de canards sauvages divise le ciel avec leurs bruyants cancanements. Sur le lac, un cygne avance tranquillement, alors qu’un léger clapotis révèle la présence d’un ragondin… Il est 9 heures et demie aux Bains Gardians, où les chevaux s’apprêtent à emmener les cavaliers du jour pour une balade à travers les lacs et les marécages du parc naturel régional de Camargue.
Les Bains Gardians se trouve à 800 mètres des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône), un hôtel de rêve créé par Jean-Pierre Marois, après avoir fondé l’hôtel 5 étoiles Les Bains Paris, en remplacement d’une auberge célèbre.
« Je ne souhaitais ni créer un Relais & Châteaux, ni m’installer dans un lieu comme Saint-Tropez », affirme l’ancien producteur de film. Son domaine de 4 hectares en Camargue, niché entre canaux et marécages, abrite quarante-huit huttes de gardians, ces petites maisons traditionnelles blanchies à la chaux et couvertes de roseaux, conçues pour résister aux vents forts. Le complexe comprend également une grande maison de campagne, des arènes pour des spectacles de chevaux, des écuries, un court de tennis, deux piscines, un restaurant, un spa et d’autres bâtiments annexes qui seront rénovés ultérieurement (dont un grand espace de bien-être).
Hauvette & Madani, les architectes d’intérieur, ont remanié les structures existantes, déclarait le fondateur. Ils ont débarrassé toutes les revêtements superflus pour dévoiler quelque chose de plus naturel et attrayant. De plus, le duo a réutilisé certaines caractéristiques pré-existantes, par exemple les motifs de taureau ou de trident sur les carreaux, ainsi que des éléments distinctifs de la région comme la croix de Gardians, des plaids à carreaux beiges et bruns rappelant les tapis de selle des chevaux de Camargue, et les rideaux avec le motif Mosca (signifiant « mouche » en occitan) extrait des archives de la maison Les Indiennes de Nîmes.
Un espace paisible sans véhicules
« Nous n’avons pas visé à créer de grands mouvements architecturaux », dit Samantha Hauvette. Le but était de restituer une atmosphère authentique qui reflète l’esprit du pays. Pour les chambres en cours de rénovation, nous avons conçu un espace méditatif sans surcharger la décoration. Le cadre comprend un lit confortable, une moustiquaire, une salle de bains minimaliste, et du mobilier recherché par l’antiquaire Julie Barrau basée à Arles. L’exposition d’art contemporain est organisée par Jérôme Pauchant, ancien galeriste et curateur d’expositions aux Bains Paris. Des artistes en résidence seront bientôt invités à participer sur place.
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