Le mercredi 4 septembre, Maryline Desbiolles a été honorée du douzième Prix littéraire Le Monde pour son œuvre intitulée L’Agrafe, publiée par Sabine Wespieser. Installée dans la région de Nice, l’auteure poursuit son récit, profondément enraciné dans ces terres. Le roman suit le parcours d’une jeune fille, Emma Fulconis, qui se livre à une liberté sauvage jusqu’à ce qu’elle soit contrainte à l’immobilité par une morsure de chien. Cet événement la conduit à réfléchir sur l’histoire de sa famille qu’elle découvre grâce à son oncle, qui a grandi dans un camp de harkis. L’utilisation audacieuse et rythmée de la langue par l’auteure pour raconter cette histoire de multiples ruptures a été récompensée par le jury du prix. Le jury, présidé par Jérôme Fenoglio, directeur du Monde, comprenait des journalistes du « Monde des livres » et de diverses sections du Monde. Le titre de Desbiolles vient après Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L) qui avait remporté le prix précédent.
Avez-vous une relation spéciale avec le journal « Le Monde » ?
Je suis un fidèle abonné depuis une durée considérable, étant le seul périodique que je reçois en format physique. C’est très utile pour moi tout en cuisinant mes légumes et j’apprécie particulièrement les moments de révélation ou de redécouverte d’articles lorsque je le parcours. J’ai rédigé plusieurs éditoriaux pour vous, y compris un le 15 juillet 2016, suite à l’attaque terroriste à Nice, où je me trouvais à proximité. Lorsque Le Monde m’a approché, j’étais tellement bouleversé que j’ai initialement refusé. Puis j’ai réalisé que c’était la seule contribution que je pouvais apporter. Beaucoup de gens m’ont parlé de cet écrit concernant une attaque qui semblait être traitée différemment des autres. En fait, ma relation avec Le Monde a commencé après avoir lu une interview de Sabine Wespieser dans « Le Monde des livres », qui m’a incité à rejoindre cette maison. Elle parlait de l’indépendance de sa maison pour sa 20ème année anniversaire et cela m’a vraiment touché, l’engagement de cette femme remarquable. J’avais décidé de quitter virtuellement ma précédente maison d’édition [Seuil] et j’ai immédiatement envoyé un message à Sabine. Elle a répondu aussitôt et tout s’est concrétisé en un instant.
Vous avez remporté le prix Femina en 1999 pour « Anchise » (Seuil). Quelle est votre perception des récompenses et leur importance dans la sphère littéraire ?
Le Femina était une surprise totale. D’ailleurs, Seuil n’y croyait pas, je n’étais pas sur place à Paris, j’ai dû sauter dans un avion en urgence. Je me rappelle de Pascal Cherki [alors PDG d’éditorial] criant au téléphone : « C’est la victoire de la vertu ! »
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