Liz Cheney, une figure notable des Républicains antipathiques envers Trump, a révélé le mercredi 4 septembre qu’elle apporterait son soutien à la démocrate Kamala Harris lors de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre. Durant sa participation à un événement à l’Université Duke en Caroline du Nord, elle a su mettre en évidence la menace qu’elle croit que Donald Trump continue de représenter pour la nation. Le « Grand Old Party » (GOP), quant à lui, demeure fidèle à son candidat.
Autrefois représentante du Wyoming, un Etat éminemment conservateur, de 2017 à 2023, Liz Cheney est affirmée comme une détractrice acharnée de Donald Trump durant son mandat, après l’avoir jadis appuyé lors de sa candidature face à Hillary Clinton, qu’elle avait qualifiée de « criminelle » à l’élection de 2016. Elle a été vice-présidente de la commission d’enquête sur l’irruption pro-Trump du 6 janvier 2021 au Capitole, votant pour la destitution de l’ex-président en février 2021. A la suite de cette démarche de désapprobation, Liz Cheney a été écartée des primaires républicaines de 2022 au Wyoming, bloquant ainsi son propre parcours vers une réélection à la Chambre des représentants.
« Je ne pense pas que nous soyons en mesure de griffonner des noms de candidats sur les bulletins, notamment dans les Etats décisifs », déclare Liz Cheney le mercredi. Elle faisait référence à la tactique permettant aux électeurs de noter manuellement le nom d’une autre personnalité en dehors des candidats officiellement listés. « En ma qualité de conservatrice, en tant que fervente partisanne de la Constitution, j’ai réfléchi longuement à cette décision. À cause du péril que représente Donald Trump, je ne voterai pas seulement contre [lui], mais en faveur de Kamala Harris. »
Liz Cheney est une détractrice de Trump, et jadis était une critique acerbe du camp démocrate.
Liz Cheney, fille de l’ancien vice-président américain Dick Cheney qui a servi sous George W. Bush de 2001 à 2009, rejoint maintenant d’autres républicains en soutenant Kamala Harris. Parmi ceux-ci, on compte les anciens représentants Adam Kinzinger et Denver Riggleman.
Plus de 200 ex-membres de l’administration Bush et anciens employés des campagnes présidentielles républicaines des sénateurs John McCain, candidat en 2008, et Mitt Romney, candidat en 2012, ont également exprimé leur soutien pour Kamala Harris la semaine dernière par une lettre ouverte. James McCain, le fils de John McCain, a annoncé qu’il avait désormais rejoint le Parti démocrate et qu’il voterait en faveur de la candidate démocrate : un soutien de poids dans l’État crucial de l’Arizona.
Liz Cheney, avocate et ancienne secrétaire d’État adjointe pour le Proche-Orient, dirigeait le Parti républicain à la Chambre lorsque l’attaque du 6 janvier 2021 a eu lieu, ce qui faisait d’elle la troisième figure la plus importante du GOP. Après l’attaque, elle s’est distancée de la majorité de ses collègues en raison de la culpabilité qu’elle attribue à Donald Trump dans l’incident. Cela a conduit à son évincement du rôle de leader et elle a été l’une des peu de républicaines à vouloir siéger au comité du 6 janvier, nommé par les démocrates contrôlant alors la Chambre. En 2022, son père a annoncé qu’elle s’opposerait à une autre tentative de Donald Trump d’accéder à la présidence. « Et elle y parviendra », assurait Dick Cheney.
Avant de montrer son soutien à Kamala Harris, Liz Cheney avait, en 2019, résumé le parti démocrate comme étant le « parti de l’antisémitisme, l’infanticide, et le socialisme ». Elle avait esquissé leur programme en ces mots : « Pas de Dieu, pas de 2ème amendement [de la Constitution, qui donne le droit à chaque citoyen d’armer], pas de protection pour les nouveaux-nés, pas de liberté d’expression ou de religion, non aux avions, aux voitures, aux vaches… »
Pour plus d’information, consultez notre série de conférences consacrée aux élections américaines avec Alain Frachon et Gilles Paris. Accessible sur Ateliers.lemonde.fr.
Laisser un commentaire