La question de savoir si l’énergie solaire peut être largement développée en France tout en préservant la biodiversité est au cœur d’un débat. Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) attire l’attention sur les risques que pose la continuation du déploiement de l’énergie solaire dans le contexte actuel. La recommandation de la CNPN n’est pas de mettre fin aux ambitions du gouvernement en ce qui concerne l’énergie photovoltaïque, mais de proposer des conseils visant à prendre en considération la biodiversité et les écosystèmes. Les professionnels du secteur contestent largement ces recommandations, le syndicat Enerplan critiquant une étude « préjudiciable ».
Le CNPN, organisme de conseil scientifique et technique, s’est chargé de préparer cet avis complet, publié en été et présenté début septembre. Comme l’explique Maxime Zucca, vice-président de la commission sur les espèces et communautés biologiques du CNPN, on observe « une augmentation significative des projets photovoltaïques qui occupent de plus en plus d’espaces naturels. Nous avons même reçu des signalements d’organismes gouvernementaux indiquant que des problèmes alarmants se posaient. Notre opinion sur chaque projet individuel ne suffisait pas à stopper le processus ».
Les experts mettent en exergue l’importance de déployer les installations solaires pour remplacer les sources d’énergies fossiles comme moyen de lutter contre le dérèglement climatique, une des principales menaces pour l’humanité. Cependant, ils rappellent également qu’il est impératif de traiter avec la même sérieux les crises climatiques et de la perte de biodiversité. Ils insistent sur le fait que « la lutte contre le réchauffement climatique, notamment la transition énergétique, ne doit pas entrainer une augmentation du déclin de la biodiversité ». Ils évoquent également une « tendance au gigantisme ».
Au fil des ans, l’énergie solaire a connu une expansion significative, offrant une alternative plus largement acceptable à l’énergie éolienne. En 2023, plus de 200 000 installations solaires ont été connectées au réseau électrique, plus du double de l’année précédente. Pour atteindre les objectifs énergétiques de la fin de la décennie, le rythme de déploiement doit presque doubler. Cependant, le CNPN a noté que le solaire possède un « inconvénient majeur », il nécessite beaucoup d’espace.
Dans son rapport, l’organisme a exprimé des préoccupations concernant la « tendance à l’escalade de grande taille et l’empiétement sur les milieux naturels », y compris les prairies, forêts, zones humides, lacs et espaces agricoles. De récents projets, comme le parc photovoltaïque Horizeo dans les Landes massif, ou ceux dans la montagne de Lure, situés dans les Alpes-de-Haute-Provence, ont rencontré une opposition intense. Le 4 septembre, des agriculteurs et un entrepreneur en énergie ont affirmé avoir reçu l’approbation de la préfecture des Landes pour lancer l’un des plus grands projets d’agrivoltaïsme du pays.
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