Les espaces France Services ont été inaugurés en réponse aux sentiments d’exclusion exprimés lors des manifestations des « gilets jaunes », en particulier dans les régions confrontées à la réduction des services publics à mesure que la digitalisation prend le dessus. Le président Emmanuel Macron a promis que ces espaces seraient une solution universelle pour tous les citoyens en quête d’aide dans leurs démarches quotidiennes. Mais ont-ils réellement rempli cette promesse? Ont-ils les ressources nécessaires pour le faire? Ce sont les questions que la Cour des comptes s’est posées lors de son évaluation (2020-2023), dont les résultats ont été dévoilés le 4 septembre.
Il existe actuellement 2 840 de ces centres de services en France, qui sont destinés à aider avec diverses tâches administratives grâce à des agents polyvalents. Ces centres offrent une variété de services associés à plusieurs partenaires nationaux. De plus, des partenariats locaux peuvent augmenter la gamme de services offerts.
Le projet est géré par l’Agence nationale de la cohésion des territoires et repose sur un réseau de parties prenantes locales. Pour plus de précision, 58% des utilisateurs sont âgés de plus de 55 ans et 56% d’entre eux sont des femmes. Les jeunes sont sous-représentés. Enfin, 82 % des demandes sont traitées sur place.
Le renforcement des structures (le nombre de structures a doublé), une fréquentation en hausse (bien que variable selon les lieux), un nombre croissant de demandes prises en charge (1,17 million en 2020, potentiellement 9 millions à la fin de 2023), une écoute attentive et un soutien personnalisé… Voilà ce que loue en premier lieu la juridiction de la Rue Cambon à propos d’un programme qui « satisfait une large majorité des utilisateurs » (plus de 90 %) et contribue en parallèle à la « cohésion sociale des territoires ».
« Espaces de convivialité »
Pratiquement 100 % des lieux sont situés à moins de 30 minutes de transport, respectant ainsi l’engagement présidentiel. Ils sont principalement situés en zone rurale (63 %), tandis que 18 % se trouvent dans des quartiers prioritaires en ville. La Cour salue également des résultats surpassant ceux de l’initiative précédente des Maisons de services au public.
« Les utilisateurs perçoivent dans France Services un service au public qui est ”humain et humanisant“ » se félicite la juridiction, ce qui facilite ainsi « la charge administrative », surtout pour ceux qui ont des difficultés d’accès à internet. De plus, beaucoup d’utilisateurs voient ces espaces comme des « espaces de convivialité », allant ainsi au-delà des ambitions de départ. France Services impacte positivement le « sentiment individuel d’abandon », estime la Cour, ce qui contribue indéniablement à la « diminution des fractures territoriales ».
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