Dans un incident brutal de 28 secondes capturé en vidéo, un homme a été violemment battu par plusieurs individus dans un fossé. Sur la vidéo, nous voyons une foule se rallier et encourager le déchaînement de violence. Il y a aussi une jeune fille qui se moque ouvertement de l’agression. Depuis cet événement traumatisant qui a eu lieu le dimanche 24 juillet 2022 à Verzeille, un petit village de l’Aude, Hans N., un livreur de 26 ans originaire de la Guadeloupe et résidant dans un village voisin, a été suivi par un psychologue. Il a également commencé à prendre des médicaments pour gérer son stress et son anxiété, qui l’empêchaient de dormir. Hans a dû passer un bon moment hors du travail à cause de l’incident. Il attend avec une anxiété croissante le jugement de ses assaillants, qui a été reporté à plusieurs reprises et est maintenant prévu pour le mercredi 4 septembre devant le tribunal de Carcassonne.
Sur les quinze hommes qui ont participé à l’agression, trois d’entre eux ont été convoqués devant le tribunal pour répondre de l’accusation de « violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) de moins de huit jours, commises par plusieurs personnes et sous la menace d’une arme ». Les accusés comprennent Yannis A., un étudiant en droit de 22 ans et joueur de rugby à l’US Carcassonne, Ludovic B., 48 ans, employé d’hôpital, vice-président du comité des fêtes de Verzeille et adjoint au maire de la commune, et Kevin E., un agent de sécurité de 23 ans vivant dans un village voisin. La victime souffre toujours de douleurs au bras suite à l’incident.
Au cours de l’investigation, on a interrogé près de vingt témoins dont on a pu consulter les témoignages dans Le Monde, qui ont aidé à recueillir les faits de cette nuit de juillet 2022. Toutefois, les interprétations varient en fonction des perspectives : pour certains, il ne s’agissait que d’un simple conflit rural, exacerbé par l’alcool et une psychose nationale concernant les attaques à la seringue, cet été-là ; pour d’autres, l’aspect raciste de l’agression (non reconnu par le procureur de Carcassonne, qui n’a pas répondu à nos demandes) est indéniable.
Cette soirée de dimanche, près de 300 individus étaient présents pour la célébration annuelle du village. Vers 23 heures, un premier incident se produit. Un des participants commence à ressentir une douleur à la poitrine. Les pompiers sont alertés mais les symptômes disparaissent rapidement. « Tous soupçonnaient une piqure. Nous avons examiné, mais nous n’avons trouvé aucune marque », affirme un des pompiers. En partant, un adolescent de 14 ans et son père s’approchent d’eux. L’adolescent se plaint d’une douleur au bras, ressemblant à la sensation d’une piqûre. Mais rien de sérieux, en apparence.
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