Au milieu de l’été, Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, a créé un buzz inattendu sur le réseau social X. Elle a tweeté sur l’importance de se protéger contre la canicule qui se profilait. Rousseau a écrit qu’à Paris, les températures atteindraient entre 35 °C et 40 °C, avec de nombreux bâtiments de béton sans volets aux fenêtres. Elle a souligné que cette situation affecte les familles, les enfants et les personnes malades qui y vivent. Son tweet, qui a suscité des moqueries, a été vu près de 2 millions de fois et a généré des milliers de commentaires.
Concernant l’adaptation de la ville au changement climatique, le sujet des volets est souvent abordé lors des réunions publiques organisées par la Ville de Paris depuis deux ans. Ces réunions sont consacrées à la rénovation énergétique des copropriétés, guidant les propriétaires souvent désorientés dans leurs travaux. Dan Lert, adjoint à la maire de Paris en charge de la transition écologique et du plan climat, a observé que la question du confort en été et de la capacité à vivre dans les logements pendant les canicules revient de plus en plus fréquemment. Il a ajouté que Paris est une ville majoritairement minérale, construite dans un climat tempéré – qui n’est plus le climat actuel. Par conséquent, les bâtiments ne sont pas adaptés.
Selon une recherche publiée par The Lancet Planetary Health au printemps 2023, Paris s’est distinguée comme la ville européenne où le risque de décès en cas de canicule est le plus grand. Le défi de santé publique est indéniable, considérant que la température peut atteindre 70 à 80 degrés Celsius sur un toit en zinc, rendant le logement en dessous inhabitable si ce dernier n’est pas isolé, ayant des températures de 30 degrés Celsius pendant la nuit.
Astucieusement, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) affirme qu’avoir des volets peut réduire la température intérieure de 2 degrés Celsius lorsqu’il fait extrêmement chaud à l’extérieur. Fermer les volets durant la journée pourrait diminuer le recours à la climatisation jusqu’à 60%, selon cette agence écologique.
Cependant, cet ajustement facile et moins cher comparé à d’autres travaux de rénovation thermique, est toujours soumis à un permis d’urbanisme et peut être refusé par les architectes des bâtiments de France (ABF). Cette profession, qui dépend du ministère de la Culture et qui est chargée de protéger le patrimoine, a son mot à dire. À Paris, une ville riche en monuments historiques, presque toutes les surfaces construites (97%) sont soumises aux opinions des ABF, dont trois quarts sont des avis « conformes » qui sont imposés. Le reste de l’article est réservé aux abonnés.
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