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3 septembre 2024 2 h 06 min

Suspension partielle ventes armes UK-Israël

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La première action diplomatique significative du nouveau gouvernement travailliste britannique, dirigé par Keir Starmer, a été annoncée le lundi 2 septembre par son ministre des affaires étrangères, David Lammy. Parlant depuis la Chambre des communes, M. Lammy a déclaré un arrêt immédiat dans la fourniture de certaines armes à Israël, touchant 30 des 350 licences d’exportation d’armes existantes vers ce pays. Les articles qui seront affectés comprennent les composants utilisés dans la production de drones, d’avions de combat et d’hélicoptères. La raison de cette interruption est le risque potentiel que ces armes soient utilisées à Gaza dans des violations graves du droit humanitaire international, selon Lammy.

La réaction à cette annonce a été vive. Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a exprimé sa profonde déception face à cette suspension partielle. La décision de Lammy est en ligne avec la régulation britannique concernant l’exportation d’armes fabriquées sur son sol vers des nations étrangères. Cette régulation a été mise à jour en 2021, après le Brexit et est en grande partie basée sur la loi européenne. Elle vise à empêcher Londres de faciliter indirectement de graves violations des lois humanitaires. Cette action est largement symbolique puisque les exportations britanniques ne représentent que 1% des importations totales d’armes en Israël, qui s’approvisionne principalement aux États-Unis et en Allemagne.

La position diplomatique de l’État d’Israël a subi un coup dur de la part d’un allié jusqu’à présent inébranlable qui hésitait à se séparer de la politique étrangère américaine. Cependant, la Maison Blanche ne prévoit pas pour le moment de suspendre les licences d’exportation à Israël. M. Lammy, en parlant depuis le Parlement britannique, a souligné qu’il n’était « pas question » de refuser de fournir des armes à Israël dans sa lutte contre le Hamas, le Hezbollah ou les rebelles houthis. Il a insisté sur le fait que sa décision résulte d’un processus strictement juridique. À son arrivée au Foreign Office en juillet, M. Lammy avait demandé un examen de la conformité des exportations d’armes à Israël. Toutefois, le député de Tottenham (à Londres) a déclaré que sa décision n’était « en aucune manière une punition pour Israël ».

Cette décision est un changement majeur par rapport à la politique du gouvernement conservateur de Rishi Sunak. En 2024, David Cameron, le prédécesseur de M. Lammy au Foreign Office, avait montré une certaine inquiétude concernant les possibles violations d’Israël en matière de lois humanitaires internationales. Cependant, le reste du cabinet Sunak n’avait pas partagé cette inquiétude et la ministre du Commerce de l’époque, Kemi Badenoch, n’avait pas remis en question les licences d’exportation.