Catégories: Actualité
|
3 septembre 2024 11 h 06 min

« Mpox: Risque limité de réservoir animal »

Partager

La mpox est une affection zoonotique – un trouble de santé transmise des animaux aux humains, typiquement observée après de rares interactions en zones africaines sauvages où elle est indigène. Cependant, y a-t-il la possibilité que le virus puisse se propager en sens inverse, de personnes à leurs animaux domestiques en cas d’épidémie? Les autorités de santé prennent cette hypothèse potentiellement dangereuse en considération.

Depuis l’initiation de l’année en cours, la maladie de la mpox, qui engendre notamment des lésions de la peau, a généré un minimum de 19 000 cas et est responsable de 548 décès sur le continent africain. Elle est particulièrement virulente en République démocratique du Congo, actuellement l’épicentre de l’épidémie en question.

Il y avait déjà eu une vague importante d’infections, qui avait percuté de nombreux pays, dont certains qui n’étaient pas en Afrique, entre 2022 et 2023. À partir d’un premier cas de mpox, ramené par un voyageur arrivant du Nigeria, le virus avait causé environ 90 000 cas dans plus de soixante-quinze pays.

L’épidémie qui a débuté en 2023 a été déclenchée par une autre souche du virus monkeypox, désignée sous le terme de clade, dans ce cas le clade 1b. Dans cette vidéo, nous abordons ce que nous comprenons de ce virus et de cette affection. De quelle manière se propage-t-il? Quelles sont les différentes étapes de l’affection? Est-ce mortel? Y a-t-il des soins à administrer?

Et pour ceux qui veulent approfondir le sujet, voir le décodage ci-dessous.

Les séries de vidéos éducatives « Comprendre en trois minutes » sont une initiative de l’équipe Vidéos verticales du Monde. Elles sont avant tout diffusées sur des plateformes comme TikTok, Snapchat, Instagram et Facebook. Leur but principal est de mettre en perspective les évènements marquants à travers un format plus court et rendre l’information plus compréhensible pour tous.

Dans la majorité des nations, il est conseillé aux personnes souffrant de la mpox de limiter autant que possible leur interaction avec leurs animaux domestiques. Il peut même être recommandé de les confier à la garde d’autrui dans un autre endroit que celui dans lequel ils s’isolent, comme c’est le cas aux États-Unis. En France, la stratégie de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) est de se laver les mains avant de toucher un animal, de porter des gants et un masque jetable. Comme l’indique Florence Etoré, responsable de l’unité d’évaluation des risques liés au bien être, à la santé et alimentation des animaux, et aux vecteurs de l’Anses, ce sont avant tout des mesures d’hygiènes, comparables à celles preconisées lors de la pandémie de Covid-19.

Pourquoi ces mesures de précaution sont-elles nécessaires? Le but est d’empêcher à tout prix que le virus ne soit transmis de nos animaux de compagnie à la faune sauvage. En cas de propagation persistante parmi des espèces courantes dans les zones tempérées, éliminer cette maladie deviendrait un véritable défi, voire impossible. L’éradication de la variole a pu être réalisée grâce à une vaccination à grande échelle, mais uniquement parce que cette maladie se transmet uniquement entre humains. Pour l’instant, la mpox n’est endémique – c’est-à-dire des infections constantes – que dans une région précise du continent africain. Le risque est qu’elle ne se propage pas de manière prolongée au-delà.

Échantillons de 34 animaux domestiques.

Les données actuelles pour évaluer cette probabilité sont assez insuffisantes. Pour la première fois en juin 2022, un cas de transmission du virus monkeypox d’un couple d’hommes vers leur chien a été étudié par des virologues et infectiologues de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. La comparaison de l’échantillon du patient avec celui de lésions cutanées du chien a montré une concordance dans le virus identifié. Cependant, les chercheurs mettent en garde : même si le chien était porteur du virus, il n’a pas développé la maladie, comme l’a rappelé l’Anses en octobre 2022. Le rapport des experts suggère qu’au mieux, les chiens pourraient présenter un « portage cutané de faible intensité et de durée limitée », indiquant que le virus pourrait être présent dans des lésions cutanées ou pustules externes (non causées par la maladie) sans contaminer l’animal. Un autre cas semblable avait été repéré au Brésil en août 2022.
Vous ne pouvez lire que la suite si vous êtes abonné, il vous reste 54.48% de l’article à découvrir.