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3 septembre 2024 18 h 09 min

« Malaise croissant des chrétiens libanais contre Hezbollah »

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Harissa, perchée à trente kilomètres au dessus de Beyrouth, semble distante de la guerre ravageant le Liban du Sud. Bien que le risque d’une expansion du conflit entre le Hezbollah et Israël se soit évanoui après une flambée en août, l’amertume persiste. Elie Naïm, un visiteur de 50 ans au sanctuaire chrétien maronite de Notre-Dame du Liban, se demande pourquoi le Liban est impliqué lorsque d’autres pays arabes restent inactifs, compte tenu du fait que la Palestine est une question qui va au-delà de sa nation.

Il critique la décision prise par le Hezbollah, le parti chiite libanais, de soutenir le Hamas en réaction à l’attaque à Gaza par Israël suite à l’agression du Hamas en territoire israélien en octobre 2023. Le soutien s’est soldé par la mort de plus de 600 personnes au Liban, dont 132 civils selon les chiffres rapportés par l’Agence France-Presse. Denise Marheb, une ouvrière d’imprimerie de 60 ans, déclare que « le Hezbollah impose sa volonté en passant outre la nôtre parce qu’il est armé et puissant. Tous les chrétiens du Liban s’opposent à cette guerre et au Hezbollah, tout comme la moitié des musulmans. »

Depuis octobre 2023, les dirigeants politiques chrétiens reflètent les inquiétudes de leur communauté. Ils craignent que le Hezbollah, avec le soutien constant de l’Iran, n’impose sa volonté au Liban en profitant de son rôle croissant sur la scène régionale. Ils sont déjà mécontents du parti chiite, l’accusant de prolonger l’absence présidentielle depuis près de deux ans pour installer leur candidat préféré à ce poste traditionnellement réservé à un chrétien maronite.

Samir Geagea, le leader des Forces libanaises a critiqué Hezbollah pour avoir légitimement engagé le Liban dans une guerre sans consulter le gouvernement. Parlant depuis son bastion de Meerab, Geagea a reproché l’absence du gouvernement et a soulevé la nécessité d’un « État libre, fort et indépendant », le seul à pouvoir décider de la guerre et de la paix. Il a également appelé à une élection présidentielle immédiate pour garantir l’indépendance du Liban. Il a averti que le Hezbollah ne devait pas faire d’erreurs dans ses plans post-guerre.

Les Forces libanaises, la partie chrétienne Kataëb et le patriarche maronite, Béchara Raï ont été fortement opposés à la guerre initiée par le Hezbollah contre Israël. En juin, Raï a plaidé pour l’application des résolutions de l’ONU, en particulier la résolution 1559 de 2004, qui appelle au désarmement des milices au Liban, une position contre laquelle le Hezbollah est fermement opposé. Raï a également appelé à l’élection d’un président pour assurer que « le Liban ne devienne plus un point de départ pour des actes terroristes menaçant la sécurité et la stabilité de la région ». Le reste de cet article est réservé aux abonnés.

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