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3 septembre 2024 10 h 11 min

« Interdiction du portable au collège : Questions »

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L’usage du téléphone portable est interdit dans les écoles et les collèges en France depuis une loi votée en 2018, mais est-ce suffisant ? Pour aller plus loin, environ 200 établissements français s’apprêtent à mettre en place une « pause numérique » complète dès la rentrée scolaire. Les 50 000 étudiants touchés par cette mesure devront laisser leur téléphone à l’entrée de l’école et ne le reprendre qu’à la fin de la journée.

Selon Nicole Belloubet, l’ancienne ministre de l’éducation nationale qui a démissionné, l’objectif de cette expérience est de favoriser la performance scolaire en réduisant les distractions et améliorer l’ambiance à l’école. « De nombreux cas de harcèlement résultent de l’utilisation du téléphone portable, y compris dans les écoles où cette utilisation est en théorie interdite » a-t-elle souligné le lundi 2 septembre sur France Inter. L’application de cette mesure sur une plus grande échelle « devrait être effectif à partir de janvier 2025 », a confirmé l’ancienne rectrice lors de sa conférence de presse du 27 août.

Actuellement, malgré l’interdiction, beaucoup d’étudiants consultent leur téléphone en classe. Selon le rapport remis à la présidence le 30 avril par la commission « écrans », chargée d’évaluer l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans, cette utilisation se fait surtout dans les toilettes. La commission a en outre indiqué que les échanges de contenu concernant ce qui se passe dans l’école ou à proximité sont courants, et que les téléphones sont souvent allumés lors des cours.

En dépit de quelques situations isolées de non-conformité et de tensions persistantes, des experts sont d’accord que l’interdiction est généralement respectée et n’engendre pas de problèmes importants. Toutefois, ils recommandent d’augmenter l’effectivité de cette interdiction. Pour y arriver, ils suggèrent que les directeurs d’établissement aient le droit d’implanter des mesures, strictes ou souples, selon les besoins.

Nicole Belloubet souhaite expérimenter l’approche la plus contraignante, avec la mise en place d’une pause numérique. Les établissements intéressés sont libres de décider de la manière dont ils souhaitent procéder et sont invités à ajuster leurs règles internes afin de baliser la mise en œuvre du dispositif. Les départements, responsables des infrastructures et de l’équipement des collèges, peuvent fournir du matériel, tels des casiers ou des astuces anti-ondes. À noter cependant que le gouvernement ne participe pas au financement de ces mesures.

Cette expérimentation suscite la prudence aussi bien des syndicats que des entités territoriales. « Lutter contre le harcèlement à l’école est crucial, mais cela nécessite bien plus que ce simple appareil », insiste Sophie Vénétitay, Secrétaire générale du SNES-FSU. Bruno Bobkiewicz, Secrétaire général du syndicat des chefs d’établissement SNPDEN-UNSA, concorde : « Je ne cerne pas réellement le but de cette proposition. Dictée par le désir d’éliminer l’usage du téléphone à l’intérieur du collège, déjà proscrit, l’intiative ne s’attaque pas au réel problème, à savoir son utilisation à l’extérieur des établissements scolaires. »
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