Dans le sillage des manifestations massives déclenchées par l’annonce de la mort de six otages détenus par le Hamas à Gaza, la puissante union syndicale Histadrout avait initialement appelé à une « grève générale ». Cependant, elle a demandé à ses membres de mettre fin à la protestation le lundi 2 septembre en début d’après-midi. Notons que le suivi de l’appel à la grève a été disparate, certaines municipalités comme celle de Jérusalem ne l’ayant pas respecté.
Le ministre des finances du gouvernement de Benyamin Netanyahu, Bezalel Smotrich de l’extrême droite, a saisi le tribunal du travail de Tel-Aviv qui a ordonné la fin immédiate de la grève en milieu de journée. Selon le tribunal, la grève était manifestement politique, n’ayant trouvé « aucun argument économique » dans la justification d’Histadrout. Arnon Bar-David, le président de la fédération, a réaffirmé dans un communiqué leur respect pour l’État de droit et l’acceptation de la décision du tribunal, demandant à tous de reprendre le travail à 14h30.
En adressant ses excuses aux familles des otages lors d’une conférence de presse exceptionnelle le lundi soir, M. Netanyahu a avoué leur incapacité à ramener les otages en vie malgré les efforts déployés. Il a également averti que le mouvement islamiste palestinien Hamas « subira de lourdes conséquences ».
Lundi, un mot d’ordre de grève a conduit à la fermeture des services municipaux dans plusieurs métropoles importantes, y compris Tel-Aviv et Haïfa. Cela a également occasionné des perturbations à l’aéroport Ben-Gourion de Tel-Aviv, où les vols ont redémarré partiellement après deux heures d’arrêt complet. Toutefois, certaines entreprises privées assurant les transports publics dans les localités en grève ont continué à fournir un service limité. De même, le taux de participation à la grève variait dans les institutions gouvernementales. Un employé anonyme de la sécurité sociale israélienne a déclaré à l’Agence France-Presse : « Il n’y a pas de service aux public aujourd’hui, cependant, nous sommes présents dans les bureaux. »
Pendant ce temps, des manifestations ont été maintenues lundi dans plusieurs localités, exigeant un accord pour la libération des otages. D’après un reporter de l’AFP, plusieurs manifestants ont été arrêtés à Tel-Aviv pour avoir bloqué le trafic sur une autoroute. Ces rassemblements avaient attiré des dizaines de milliers de personnes la veille.
Dimanche, une annonce de l’armée israélienne a suscité une vague de choc et d’indignation à travers le pays. Ils ont rapporté la découverte des corps de six otages dans un « tunnel à Rafah », dans le sud de la bande de Gaza. L’identité des otages – Carmel Gat, Eden Yerushalmi, Hersh Goldberg-Polin, Alexander Lobanov, Almog Sarusi et Ori Danino – a été révélée. Ceci intervient sur le fond d’un conflit destructeur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui dure depuis presque un an.
Le chef d’Etat américain, Joe Biden, s’est exprimé en des termes de « désolation » et de « réprobation », alors que son équivalent français, Emmanuel Macron, a partagé sa « consternation » et a sollicité « la cessation des hostilités ». Joe Biden et la vice-présidente, Kamala Harris, ont pour projet de rencontrer, lundi au Palais présidentiel, à Washington, les intermédiaires américains œuvrant pour la libération des otages, suite à l’exécution de six captifs à Gaza, incluant un ressortissant américain.
Dimanche, au moins quatre otages ont été mis en terre, entourés de leurs familles en deuil. « Tu as été délaissé, quotidiennement, à toutes les heures, 331 jours (…), tu as été offert en sacrifice pour « anéantir le Hamas » », a lamenté Nira Seroussi lors de l’éloge funèbre de son fils, Almog. Elle faisait écho aux déclarations à répétition du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, qui a promis de continuer la guerre jusqu’à l’anéantissement du Hamas, groupe considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne. Alors que la pression s’intensifie pour parvenir à un accord pour les otages après des mois d’impasse, M. Nétanyahou a averti le Hamas dimanche d’un « règlement de comptes ».
Selon le département de la santé israélien, l’autopsie effectuée sur les corps des six otages démontre qu’ils ont été abattus « à bout portant » « entre jeudi et vendredi matin ». Un responsable du Hamas, s’exprimant sous anonymat, a soutenu qu’ils avaient été « éliminés par des tirs et des bombardements de l’envahisseur » israélien, certains figurant sur « la liste des otages à libérer approuvée par le Hamas ».
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