L’ampleur de l’émotion a envahi les délégués de la convention démocrate à Chicago le 21 août dernier. Les parents de Hersh Goldberg-Polin, un jeune de 23 ans détenu par le Hamas, avaient ému l’audience avec leurs paroles. Malheureusement, Hersh a été retrouvé mort plus tard dans la semaine par les forces israéliennes, son corps gisant dans un tunnel situé sous la ville de Rafah. Selon les informations d’Israël, les militants du Hamas l’ont tué à bout portant, tout comme ils l’ont fait avec cinq autres otages.
La douleur de la famille Goldberg-Polin est d’autant plus grande qu’ils jouent un rôle public actif en défendant la cause des otages, et parce qu’ils ont établi de nombreux contacts avec des responsables américains. Leur deuil est accentué par le sentiment d’urgence pour les otages qui sont toujours en vie.
Cependant, les responsables américains hésitent à qualifier l’impasse actuelle en mots précis, à l’inverse de certains Israéliens qui reprochent à leur gouvernement son incapacité à résoudre la situation. Le président Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris ont tous deux publié des déclarations séparées peu avant minuit le 31 août. Biden s’est décrit comme étant « en état de choc et indigné », promettant que « les dirigeants du Hamas seront tenus responsables de ces crimes ». Yahya Sinouar, le leader actuel du Hamas, reste introuvable. Harris, pour sa part, a insisté sur l’élimination de cette « organisation terroriste diabolique », soutenant que « le Hamas ne peut règner sur Gaza ». Ces expressions sont pourtant en décalage avec la réalité sur le terrain, comme le soulignent les analyses opérationnelles de l’armée israélienne qui refusent de se mêler indéfiniment de la situation dans les territoires palestiniens dévastés.
Au cours des derniers mois, l’aspirante démocrate a exprimé davantage d’empathie envers les civils de Gaza souffrants par rapport à Joe Biden. Néanmoins, à l’approche de l’élection présidentielle qui est à peine à deux mois, elle ne souhaite pas donner l’impression de se désolidariser d’Israël, en dépit de la mobilisation et des objections de certains jeunes démocrates dans plusieurs états clés tels que le Wisconsin et le Michigan.
Samedi, la vice-présidente n’a pas fait allusion explicitement aux initiatives diplomatiques de l’administration qui ont été mises en place depuis plusieurs mois en faveur d’un cessez-le-feu. Ce qui conduirait à la libération des otages en compensation d’un retrait militaire israélien et la libération de nombreux prisonniers palestiniens. A la moitié du mois d’août, Joe Biden était exprimé son optimisme quant à la conclusion rapide des négociations.
Des spéculations de son entourage indiquaient même une date possible, la fin de la semaine du 19 août, qui correspondait à la convention démocrate de Chicago. De tels commentaires ont déjà été exprimés dans le passé sans résultats, ce qui a diminué la crédibilité américaine. Le Lundi 2 septembre, Joe Biden devait rassembler son équipe de négociateurs à la Maison Blanche, afin d’établir une offre finale dans les jours à venir.
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