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Écoles françaises et allemandes limitées en Turquie

Dans une décision brutale annoncée au milieu de l’été, Yusuf Tekin, ministre turc de l’éducation nationale, a interdit de nouvelles inscriptions d’étudiants turcs ou binationaux dans les deux écoles françaises et les trois institutions allemandes en Turquie. Les administrations scolaires concernées et les ministères des affaires étrangères français et allemand gardent le silence de peur d’offenser davantage Ankara. Le sentiment général est de malaise et d’impuissance au sein de la communauté éducative étrangère.

L’indignation de la Turquie concerne l’exigence de «réciprocité» que celle-ci maintient depuis des années, demandant la permission d’ouvrir des écoles de droit turc en France et en Allemagne, comme le cas des cinq écoles françaises et allemandes existantes en Turquie. Cette demande continue de semer la discorde et de perturber les relations entre ces nations européennes et la Turquie.

Au début de l’année, la presse turque a rapporté des rumeurs selon lesquelles les autorités cherchaient à restreindre totalement l’accès des étudiants turcs à ces écoles. Il est à noter que selon la loi turque, les lycées français Charles-de-Gaulle à Ankara et Pierre-Loti à Istanbul n’ont pas de statut légal. Bien qu’initialement conçues pour les enfants de diplomates, ces écoles privées sont en réalité régies par le droit français et accueillent principalement des élèves turcs et binationaux, tout comme les écoles allemandes.

Après une rencontre avec le ministre turc, l’ambassade de France a proposé un projet d’accord administratif au printemps. Les discussions et les consultations se sont multipliées entre les niveaux académiques et ministériels. Cependant, début juillet, la situation s’est dramatiquement tendue. L’ambassade française a rapporté que la Turquie avait suggéré un accord allant au-delà de ce qui avait été précédemment proposé, une information qu’elle a communiquée aux parents d’élèves par courrier. Les autorités turques ont ensuite émis une « déclaration officielle », qu’elles ont présentée comme un ultimatum.

L’escalade des tensions entre les deux pays est illustrée par les critiques publiques du ministre Yusuf Tekin. Le 13 juillet, dans une interview pour le journal progouvernemental Habertürk, il critiquait l' »arrogance » française avant de laisser éclater sa colère : « Nous ne sommes pas comme les pays que vous avez colonisés. Nous sommes un Etat souverain. Si vous voulez enseigner ici, vous devez respecter nos conditions.  »

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