Située à une altitude de 1 100 mètres, Mérens-les-Vals, une petite commune dans l’Ariège avec une population de 168 résidents, est célèbre pour la race de chevaux qui porte son nom. La ville abrite également le siège de Météo Pyrénées, une chaîne météo en ligne, qui a été créé il y a dix ans et qui est assez différente de Météo-France.
Météo-France est une grande organisation qui dispose de plus de 2 500 employés, 2 000 stations d’observation, des radars et des supercalculateurs produisant des milliards de données. En revanche, Météo Pyrénées, gérée par un groupe de trois passionnés de la météo, est une petite structure bénévole. Le trio, qui n’inclut aucun météorologue de profession, comprend un photographe tarbais, Eric Castaings, et deux Ariègeois, Xavier Pousse, qui travaille dans le domaine environnemental, et Christophe Dedieu, un inspecteur des finances à Pau.
Christophe Dedieu, qui est également le président de Météo Pyrénées, parle des humbles débuts de cette chaîne météo qui a rapidement grandi pour devenir la plus importante du genre en France. Il mentionne qu’il a passé son enfance à Foix et est allé souvent en vacances dans un petit village de Haute-Ariège. Dedieu explique que quand on vit dans les montagnes, il est important de savoir le temps qu’il fera et pourquoi.
Le noyau initial du groupe partageait des passions communes pour le climat, la photographie et les montagnes. Ils avaient un même objectif : fournir des informations météorologiques accessibles à tous sur l’ensemble du massif. « La météo en montagne est très changeante et varie considérablement d’un endroit à l’autre. Les stations Météo-France présentes dans les Pyrénées ne suffisent pas pour fournir des informations sur les microclimats d’un territoire qui couvre trois pays et huit régions, entre la France et l’Espagne. »
Images et vidéos
Au fil des années, la simple page Facebook avec son bulletin quotidien hivernal s’est métamorphosée en un véritable média local. La petite équipe utilise les données brutes de Météo-France et les affine à l’aide d’une trentaine de webcams et d’une dizaine de stations météo qui enregistrent la température ambiante, les précipitations, la pression atmosphérique, le vent, etc. Ces informations sont collectées dans des zones blanches ou stratégiques (comme le cirque de Gavarnie), grâce aux cotisations des membres (15 euros) ou à des cofinancements avec d’autres associations, des collectivités locales ou des offices du tourisme.
Pour répondre aux attentes de ses abonnés, le groupe a de plus en plus misé sur les images et les vidéos, envoyées par une centaine de correspondants réguliers dans toute la chaîne des Pyrénées ainsi que par des contributeurs occasionnels, qui alimentent le buzz. « Certains posts, notamment ceux qui concernent la neige, ont généré plus de 300 000 partages », s’étonne Christophe Dedieu.
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