Les adeptes des fêtes foraines et des manèges sont souvent fans de « l’art de la queue du Mickey », une spécialité qui demande beaucoup d’habileté et une certaine expérience. Le principe est de faire danser une peluche de souris à l’aide d’un petit cordage, son appendice pouvant être détaché. Dans la ville de Paimpol, dans les Côtes-d’Armor, Jean-François Le Moullec a maîtrisé cette activité depuis plus de quatre décennies.
Il gère le Meteor 2000, un carrousel comportant une dizaine de véhicules, de camions de pompiers et d’hélicoptères, à l’image de personnages adorés des enfants de moins de dix ans, comme la Reine des Neiges, Lilo et Stitch, et Pat’Patrouille. Personne ne peut l’égaler pour amuser et défier joyeusement les clients, leurs petites mains tendues vers le ciel. « C’est ma passion », confie-t-il. « J’adore interagir avec les enfants, leur picoter le nez avec le pompon, les stimuler doucement, sachant qu’à la fin, il y a toujours un prix. » Et le plus étonnant, le prix en question est un tour gratuit pour ceux qui ont réussi à décrocher la peluche.
La mairie a décidé en janvier dernier de modifier le statut du manège de Jean-François Le Moullec. Un projet de structuration permanente et de rénovation du parc où se situe le manège pendant les vacances scolaires a été annoncé, sauf pour la pause de la Toussaint, où la structure est déplacée vers une autre foire locale. « Fin août, c’est fini! », a déclaré la municipalité pour justifier sa décision par une volonté de valoriser le patrimoine culturel du lieu. Le square, en effet, abrite un clocher classé monument historique de l’église du 18e siècle. Le manège et les structures anciennes avaient coexisté avec harmonie jusqu’ici. « Personne n’était dérangé », confie l’exploitant de la foire, ajoutant que son carrousel fait également partie du patrimoine.
Les débuts de Jean-François Le Moullec dans le monde des foires étaient tout sauf prévisibles. Le jeune homme était censé prendre les rênes du magasin d’électroménager de son père à Pleumeur-Gautier (Côtes-d’Armor). Cependant, une foire s’est établie dans le village et il est tombé amoureux de Géraldine, la fille des propriétaires du Tourbillon, un manège en forme de chenille. Géraldine est une « Leprince », descendante d’une honorable famille de forains de Normandie. Le couple a acheté leur premier manège en 1980, qui a été établi sur le parking du supermarché Mammouth de Paimpol lors de son inauguration.
Choisir un nom pour lui n’était pas une tâche simple. Finalement, la combinaison d’une marque de bière savourée une nuit au bar et une date qui symbolise le nouveau millénaire a fait l’affaire. Un autre carrousel, acheté en 1993, a également été nommé Meteor 2000. La machine, qui fonctionne sur des vérins à air comprimé, n’a pas subi de modifications majeures à part les figurines de héros en résine affichées sur les véhicules, qui sont remplacées tous les cinq à six ans, selon les tendances télévisuelles. Son installation permanente sur la place Théodore-Botrel – du nom du créateur de la célèbre chanson locale, La Paimpolaise (1895), qui mentionne une falaise qui ne se trouve pas à Paimpol – remonte à la fin des années 1990.
Il reste 24.72% de cet article à lire. La suite est destinée exclusivement aux abonnés.
Laisser un commentaire