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« La controverse autour des biscuits à Deauville »

La formule semblait parfaite pour le succès. Des œufs, du sucre, de la farine pour la préparation initiale. Du Nutella, Kinder Bueno et quelques morceaux de spéculoos pour la garniture. La remarquable devanture de Cookies Richard semblait irresistible pour les résidents de Deauville. Cependant, les affaires sont relaxes dans cette petite boutique sise rue Désiré-le-Hoc, ce matin d’août. Pour la plupart des touristes qui s’aventurent à l’intérieur, l’agitation qui a secoué la ville depuis le début des Jeux olympiques de Paris est inconnue. Environs un mois auparavant, une intense vague de boycott et de violence s’abat sur la petite entreprise artisanale, initiée par des personnes anonymes sur les réseaux sociaux suite à la décoration de leurs biscuits avec des drapeaux représentants les nations participant aux jeux, y compris la Palestine.

Cookies Richard est avant tout une affaire de famille. Les parents, Isabelle et Pierre Forest, fabriquent les biscuits chez eux à Pont-l’Evêque. Leurs enfants Alexia et Eliot gèrent la vente à Deauville et Caen. Il y aussi Richard, le chien après qui l’entreprise est nommée. Quelques jours avant le tollé, ils avaient commandé environ 250 mini-drapeaux représentant les principales délégations, y compris la Palestine. Malgré le fait que la Palestine ne soit pas reconnue comme un État par l’ONU, elle a tout de même des athlètes aux Jeux de Paris. Chaque pays a été représenté deux fois dans leur vitrine. Eliot, le fils, insiste sur le fait que leur intention n’était pas de créer des problèmes mais simplement de décorer leurs biscuits en fonction de l’actualité.

Le lendemain, une image d’un biscuit aux couleurs palestiniennes est partagée sur Facebook par une utilisatrice avec le commentaire : « Vu à Deauville ! Boycottez et partagez. ». La veille de la cérémonie d’ouverture, le 25 juillet, la boutique est inondée de critiques négatives sur Google à propos de ses produits. Alexia, employée de la boutique, indique que leurs tentatives pour expliquer que ce n’était pas un acte politique étaient ignorées.

Au fil des jours, des gens passaient devant le magasin en scandant « Boycott! ». Un avocat de passage promettait même de les faire fermer. L’unique membre de la famille vivant à Deauville, la grand-mère, était harcelée dans un café et ne sort plus depuis. Louise, une saisonnière de 17 ans, a été particulièrement affectée.

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