Le Secrétaire Général de l’ONUS, Antonio Guterres, exprime une inquiétude profonde et demande l’arrêt immédiat de l’opération menée par l’armée israélienne en Cisjordanie via un post partagé le 29 août sur le réseau social X. Il condamne vivement les pertes en vies humaines, en particulier celles des jeunes.
L’opération, que l’armée d’Israël a qualifiée d’antiterroriste, a été lancée le mercredi par le déploiement de colonnes de blindés à Jénine, Tulkarem, Toubas et leurs camps de réfugiés dans le nord de la Cisjordanie occupée où des groupes armés sont largement présents.
L’Organisation des Nations Unies pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) met en garde contre la poursuite d’opérations militaires à proximité des hôpitaux et les dommages significatifs causés aux infrastructures, interrompant l’électricité et les télécommunications à certains endroits.
Après avoir signalé la mort de neuf combattants, l’armée israélienne a déclaré jeudi qu’elle en a tué sept autres dans un raid sur Jénine et Tulkarem, dont certains étaient barricadés dans une mosquée. Cela comprend un commandant du Jihad islamique, un groupe allié au Hamas qui a confirmé son décès. Le gouverneur de Tulkarem, cependant, a déclaré que ces cinq hommes ont été tués par un tir de rocket sur un domicile civil, sans qu’il y ait de combats.
Le ministère de la Santé palestinien a aussi fait état de seize victimes en l’espace de quarante huit heures, parmi lesquelles, d’après le Croissant-Rouge palestinien, figurent deux adolescents de 13 et 17 ans. L’armée israélienne les a pour sa part qualifiés de « terroristes ».
Depuis le 7 octobre, on assiste à une montée de violence en Cisjordanie.
Des confrontations ont continué à Jénine jeudi après-midi, et l’armée israélienne a maintenu ses opérations à Tulkarem, selon les reportages de deux journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Cependant, l’armée s’est retirée du camp de réfugiés de Toubas, comme le rapporté par quelques témoignages.
D’après le Club des prisonniers palestiniens, depuis mercredi, un minimum de 45 personnes ont été capturées, et l’armée a signalé une dizaine d’arrestations. Israël « cherche à exercer une pression sur la résistance », toutefois, avec chaque « escalade sioniste », elle se renforce encore plus, a déclaré à l’AFPTV de Toubas Mohamed Mansour, un dirigeant politique.
Des invasions israéliennes sont régulièrement observées dans des régions autonomes palestiniennes, particulièrement en Cisjordanie, qui est depuis 1967 un territoire sous occupation israélienne. Cependant, ces invasions sont rarement de grande envergure.
Depuis le lancement de la guerre à Gaza, initiée par une attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre dernier, la violence en Cisjordanie a explosé. Mercredi, l’ONU a évalué qu’au moins 637 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne ou des colons depuis le 7 octobre. De plus, selon les statistiques officielles israéliennes, au moins dix-neuf Israéliens, dont des militaires, ont perdu la vie dans des attaques palestiniennes ou durant des opérations militaires.
« Pauses humanitaires » contre la polio.
La bande de Gaza est toujours sous le feu des bombardements israéliens et des affrontements incessants. La défense civile a révélé que jeudi, au nord à Gaza-ville, une attaque israélienne a causé huit morts. Trois Palestiniens ont aussi perdu la vie suite à une attaque de drone à Rafah (sud), comme l’a confirmé une source médicale à l’AFP. Selon l’armée israélienne, des « dizaines » de combattants ont été éliminés ces dernières 24 heures, dont un impliqué dans l’attaque du 7 octobre.
Des opérations israéliennes se poursuivent à Rafah, à Khan Younès (sud) et aux abords de Deir Al-Balah (centre). Ce jeudi, des résidents déplacés ont regagné certaines zones orientales de cette ville, pour ne retrouver que les ruines de leurs maisons.
« Perte totale » a déclaré Ibrahim Al-, essayant à son tour de récupérer quelques affaires des débris.
Parlant devant le Conseil de Sécurité, Joyce Msuya, directrice par intérim du bureau humanitaire de l’ONU, a posé la question « Où est passée notre humanité basique? », décrivant la souffrance des résidents de Gaza comme « plus que tout être humain ne devrait subir ».
Durant les onze mois de guerre, la plupart des 2,4 millions d’habitants du territoire palestinien ont été déplacés. Un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a apporté un brin d’optimisme annonçant que jeudi, les autorités israéliennes avaient consenti à une série de « pauses humanitaires » de trois jours chacune, permettant plusieurs heures de trêve chaque jour à Gaza. Cette initiative vise à démarrer, dimanche, la campagne de vaccination contre la polio chez les enfants, suite à la notification d’un premier cas vérifié.
Auparavant, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou avait déclaré que ce n’était pas un « cessez-le-feu pour la vaccination contre la polio, mais plutôt la mise à disposition de certains endroits ». Il a suggéré que des sites spécifiques soient mis à disposition.